La thérapie occupationnelle, une approche efficace contre la maladie d’Alzheimer
Depuis le début des années 2000, la France a déployé beaucoup d’efforts pour améliorer la prise en charge des personnes atteintes de démence comme la maladie d’Alzheimer. Quatre plans nationaux ont été lancés pour lutter contre cette maladie. Lancé en décembre 2014, le quatrième plan intègre un nouveau dispositif : la thérapie occupationnelle. Une étude récente a souligné l’efficacité de cette approche thérapeutique sur le ralentissement de la perte d’autonomie des patients d’Alzheimer.
Une diminution des troubles du comportement des malades
La thérapie occupationnelle est une approche non médicamenteuse qui consiste en une prise en charge personnalisée à domicile des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Elle vise notamment à maintenir leur autonomie et à stimuler certaines activités en prenant en considération leur environnement et leurs habitudes de vie. Cette prise en charge fait intervenir de nombreux professionnels de santé dont des ergothérapeutes, des assistants de soins en gérontologie et des psychomotriciens.
De nombreux essais cliniques ont déjà mis en évidence l’efficacité de la thérapie occupationnelle sur les patients d’Alzheimer. Récemment, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a mené une étude observationnelle sur 421 patients dans des conditions de soins de routine afin d’étudier de près les effets de cette approche sur le long terme. Les patients ont été suivis pendant 6 mois (3 mois entre le début et la fin de la prise en charge et 3 mois après l’intervention) afin de déterminer l’évolution clinique de leur état. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le Journal of Alzheimer’s Disease.
D’après les scientifiques de l’Inserm, les troubles du comportement des malades ont considérablement diminué au cours des 3 mois d’intervention avant de se stabiliser pendant la période post-intervention. Leur autonomie fonctionnelle, quant à elle, est restée stable pendant la prise en charge. Elle a ensuite baissé.
Des bienfaits pour les malades mais aussi pour les aidants
Outre l’amélioration des performances cognitives et du bien-être des malades, la thérapie occupationnelle est aussi bénéfique pour les aidants, d’après l’Inserm. En effet, le temps passé à s’occuper d’un proche malade d’Alzheimer et la charge émotionnelle inhérente ont significativement baissé au cours de l’intervention.
Enfin, selon toujours les travaux de l’Inserm, les bénéfices cliniques de cette méthode seraient optimaux aux stades précoces de la maladie. L’équipe d’Inserm réalisera un deuxième essai de 4 mois pour comparer l’efficacité de la thérapie occupationnelle par rapport à la durée de prise en charge recommandée (3 mois).