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La iatrogénie médicamenteuse : lutter contre les accidents médicamenteux

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Anastasia Wattecamps
Experte en Bien-être
Rédigé le : 09/11/21 · Modifié le : 14/11/21
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La iatrogénie médicamenteuse : lutter contre les accidents médicamenteux

En France, 8 000 à 12 000 personnes sont victimes d’accidents médicamenteux chaque année. La iatrogénie médicamenteuse constitue l'une des principales causes d'hospitalisation des personnes âgées de plus de 65 ans. C'est pourquoi la prévention de la iatrogénie est aujourd'hui un véritable enjeu de santé publique.

Qu’est-ce que la iatrogénie médicamenteuse ? Quelles sont les actions mises en place pour y remédier ?

La iatrogénie médicamenteuse, qu’est-ce que c’est ?

La iatrogénie médicamenteuse désigne l'ensemble des effets indésirables liés à la prise d'un ou de plusieurs médicaments. Ces derniers sont dus, la plupart du temps, à :

  • des interactions médicamenteuses ;
  • des allergies ;
  • des erreurs dans la prise du médicament.

Loin d’être anodine, notamment lorsque les traitements sont pris sans prescription, la prise de médicaments s'accompagne parfois d’effets indésirables plus ou moins graves. A cela s’ajoute l’usage inapproprié des médicaments (surdosage, mauvais horaire, etc.) qui entraîne des accidents parfois très graves.

Les effets indésirables et leurs conséquences

Les accidents liés à une iatrogénie médicamenteuse se manifestent par des symptômes divers comme :

  • des vertiges ;
  • une somnolence ;
  • une fatigue excessive ;
  • une perte de l’appétit ;
  • une sensation de malaise ;
  • des palpitations ;
  • des vertiges ;
  • etc.

Il est important de rester attentif à ces signes d’alerte, car les conséquences d'une prise de médicaments inadaptée peuvent être graves, en particulier pour les seniors. En effet, la iatrogénie médicamenteuse chez les personnes âgées se révèle être l'une des premières causes d'hospitalisation.

La prévention de la iatrogénie : un enjeu de santé publique pour les professionnels de santé

Tout le monde peut être potentiellement victime de la iatrogénie médicamenteuse. Toutefois, en raison de la diminution des capacités cognitives liée à l’âge et de la modification physiologique de l'organisme, qui ralentit l’élimination des médicaments, les seniors sont les plus touchés. En outre, la polymédication, c'est-à-dire la prise simultanée de plusieurs médicaments, est courante chez les seniors. C'est pourquoi la prévention devient essentielle chez les seniors de 65 ans et plus.

Un constat alarmant chez les personnes âgées

D’après une enquête réalisée par Les Entreprises du Médicament (LEEM), 86% des plus de 75 ans doivent prendre au moins quatre médicaments par jour. Cette polymédication augmente les risques de prescriptions inappropriées, d’effets indésirables et d’interactions. Environ 20% des hospitalisations des plus de 80 ans sont dues aux accidents médicamenteux. La prévention de la iatrogénie est donc une priorité pour réduire les risques et préserver la santé des aînés.

Des actions pour lutter contre la iatrogénie médicamenteuse chez les seniors

Le constat des impacts de la iatrogénie médicamenteuse, notamment sur les personnes âgées, a poussé LEEM, en collaboration avec les acteurs de santé, à lancer en mai 2015 un grand programme national de lutte contre les accidents médicamenteux.

Les partenaires impliqués dans ce programme ont créé le collectif « Bon Usage du Médicament » pour assurer la mise en œuvre des actions entreprises. D’ailleurs, un guide du bon usage des médicaments a aussi été édité pour informer et sensibiliser le public.

En outre, le dispositif PAERPA (Personnes Agées en Risque de Perte d'Autonomie) visant à améliorer le parcours de santé des personnes âgées de plus de 75 ans a également un but préventif. Il passe notamment par un repérage des principales causes d'hospitalisation chez les seniors, dont la polymédication.

Dans le cadre de la démarche PAERPA, le médecin traitant, en collaboration avec les autres professionnels de santé qui interviennent auprès du senior, peut effectuer une révision des prescriptions médicales. Il peut alors adapter au mieux les traitements selon l'état de santé du patient, ce qui permet de diminuer le risque d'accident médicamenteux.

Une révision régulière des prescriptions par les médecins est d'ailleurs recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS) afin de limiter les risques de maladie iatrogène.

Comment prévenir les risques de iatrogénie médicamenteuse au niveau individuel ?

Si certains effets indésirables sont, dans certains cas, inévitables, il est tout de même possible de limiter les risques d'accident médicamenteux. Pour cela, quelques mesures simples peuvent être prises :

  • écouter attentivement les modalités de prise d’un médicament lors de la consultation : la dose prescrite, les horaires de prise de médicaments, la manière de les prendre (voie orale, cutanée, etc.), les effets indésirables, etc. ;
  • demander au pharmacien d’inscrire les consignes de prise sur l’emballage du médicament en cas de doute ;
  • informer les professionnels de santé de vos traitements en cours, afin d'éviter les interactions médicamenteuses ;
  • prendre le temps de bien lire la notice avant de commencer le traitement ;
  • adopter le pilulier hebdomadaire, qui élimine tout risque d’erreur de traitement. Plus d’oubli, plus de surdosage… chaque médicament est pris au bon moment et à la bonne dose.

Les effets indésirables des médicaments peuvent avoir de graves conséquences sur la santé des seniors. C'est pourquoi, avant de commencer un traitement en automédication, il est fortement recommandé de demander l'avis de votre médecin traitant ou de votre pharmacien.

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