Et si l’on restait à la maison !
Et oui ! C’est encore la solution privilégiée par la grande majorité des seniors français. L’option est envisageable tant que le senior bénéficie d’une santé correcte et d’un entourage familial présent. Sur environ 8,5 millions de personnes de plus de 65 ans, moins de 3 % vivent en maisons de retraite ou autres établissements spécialisés.
En ville ou à la campagne cette solution de vie peut s’accompagner de tout un dispositif favorisant le maintien à domicile : aide-ménagère, auxiliaire de vie, garde à domicile, infirmier, aide-soignant, garde-malade, livraison des repas, téléassistance…
En 2022, environ 5 000 organismes gestionnaires d’aide à la personne ou de soins à domicile rayonnent sur l’ensemble du territoire.
Pour autant, si rester chez soi permet de conserver un cadre de vie connu, des souvenirs, des repères, des habitudes qui rassurent la personne vieillissante, au fil des ans ce logement devient forcément inadapté voire dangereux. On comptabilise près de 12 000 décès par an consécutifs à des chutes dans le logement. 40% se produisent de nuit. Seuls 6 % des logements sont adaptés à la perte d’autonomie. D’où l’importance de repenser son aménagement et son équipement.
Des solutions multiples sont proposées par des entreprises spécialisées qui interviennent sur le confort, l’ergonomie évitant ainsi les accidents de la vie quotidienne. En règle générale, les interventions d’amélioration ciblent la cuisine et la salle de bain où la transformation de la baignoire s’impose avec portillon ou remplacement par la fameuse douche à l’italienne antidérapante.
En outre, la domotique fait son entrée remarquée : éclairage automatique, cheminement lumineux au sol, télécommande des volets roulants, programmation des appareils ménagers…le champ des possibles en matière de technologies innovantes s’offre au senior.
Bientôt une nouvelle aide
La loi Adaptation de la Société au Vieillissement de 2015 a permis de mettre en place une aide financière destinée aux personnes à faibles revenus, désireuses de rester chez elles et dont le logement nécessite des adaptations de confort ou de sécurité. L’aide « Bien Vieillir chez soi » s’adresse aux retraités qui ont cotisé principalement au régime général de la Sécurité Sociale ainsi qu’aux fonctionnaires d’État. Locataires et propriétaires peuvent y prétendre à condition qu’il s’agisse d’améliorer leur résidence principale.
L’éventail des travaux pris en charge est large. Il peut s’agir de recréer un espace de vie en rez-de-chaussée, d’aménager les sanitaires, de conforter l’isolation thermique, de poser des volets motorisés etc. En fonction des besoins exprimés, la caisse de retraite propose un accompagnement par un professionnel de l’habitat ou de la santé.
La participation financière de la Carsat est comprise entre 37 et 65 % du montant des travaux dans la limite supérieure de 3 500 euros. Cette aide est conditionnée au niveau de ressources du senior. En revanche, l’aide n’est pas accordée si le senior perçoit la prestation spécifique dépendance (PSD), l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), la prestation de compensation du handicap (PCH) et aussi la majoration pour tierce personne (MTP).
D’autres prises en charges existent qu’il s’agisse de crédits d’impôts ou des aides de l’Agence Nationale pour l’Habitat (ANHA). Cependant, c’est une nouvelle aide plus impactante qui est attendue prochainement. En effet, sur le modèle de Ma Prime Rénov’, ma Prime Adapt’ permettrait de financer de 50 à 70% des travaux d’adaptation en fonction du niveau de ressources du bénéficiaire. Un coup de pouce indispensable.