Comment aider un parent en perte d’autonomie : les interlocuteurs privilégiés, les aides, le savoir-être
Chez vos parents, votre frère ou sœur fragilisés, les escaliers deviennent source d’angoisse ? Les voir enjamber le rebord de la baignoire vous pose souci ? La vue et la conduite ne sont plus aussi sûres qu’avant. Vous vous inquiétez pour l’avenir de vos proches face à toutes ces tâches quotidiennes. Vous n’êtes pas seul. C’est parfois dur de se retrouver face à un parent en perte d’autonomie : que faire, alors ? Les solutions sont multiples pour les aidants familiaux, et chaque cas diffère selon le niveau de handicap, l’âge, la situation géographique, etc. Nous vous proposons 5 étapes de prise en charge pour aider ses parents en perte d’autonomie avec, pour commencer, un résumé des grands thèmes à aborder.
- Connaître les points clés de l’accompagnement d’une personne en situation de dépendance
- 1. Demander une évaluation de l’incapacité de façon objective
- 2. Comment trouver de l’aide : parent en perte d’autonomie et organismes adaptés
- 3. Les aides pour personnes âgées dépendantes et leurs aidants familiaux
- 4. Les solutions d’accueil pour personne âgée ou dépendante
- 5. Comment se comporter et réagir pour aider la relation au sein de la famille
Connaître les points clés de l’accompagnement d’une personne en situation de dépendance
« Je suis une personne aidante, à quoi dois-je penser ? ». Voici un petit récapitulatif des points généraux pour savoir quoi faire avec un parent en perte d’autonomie. Les détails de ces grands axes sont développés par la suite :
- Trouver de l’aide pour les démarches administratives : certains dossiers peuvent s’avérer de vrais casse-tête. Heureusement, des accompagnements adaptés existent à travers divers organismes que nous vous détaillons plus bas. Vous pourrez y trouver de l’écoute et des réponses à vos questionnements légitimes.
- Comment aménager et sécuriser le logement : lors d’une perte d’autonomie brutale ou progressive, à tous les âges, les facultés physiques ou mentales peuvent avoir diminué. Vous trouverez, dans cet article, les aménagements intérieurs qui pourront pérenniser leur indépendance.
- Le choix du lieu le plus adapté pour vivre : rester chez soi, accueil au sein du foyer familial, EHPAD, les alternatives sont diverses et peuvent parfois être mixtes. Les professionnels peuvent vous aider à objectiver ces décisions.
- Aide à domicile pour la toilette ou le ménage, portage de repas, des actions pratico-pratiques peuvent être appliquées.
- Ressources : quelle aide financière pour s’occuper de parents âgés ? Peut-on être rémunéré pour s’occuper de ses parents ? Nous vous aidons à trouver les réponses à ces questions importantes.
1. Demander une évaluation de l’incapacité de façon objective
En France, l’évaluation d’une personne en perte d’autonomie, âgée ou non, peut être réalisée de manière objective grâce à plusieurs dispositifs. Voici les principales étapes et outils disponibles.
Utilisation de la grille AGGIR
La grille AGGIR (autonomie gérontologie groupes iso-ressources) est l’outil de référence pour évaluer le niveau de dépendance. Elle permet d’attribuer un groupe GIR (groupe iso-ressources). La grille AGGIR évalue dix activités corporelles et mentales, ainsi que sept activités domestiques et sociales.
Elle permet de déterminer six groupes. Le score 1 représente la dépendance la plus importante, et le 6 est attribué à l’individu complètement autonome.
Ces évaluations sont réalisées par des professionnels ou équipes médico-sociales, souvent dans le cadre d’une visite à domicile. Un rapport est ensuite rédigé, précisant le score atteint et les aides recommandées.
Quels intervenants ? Professionnel de santé, MDPH, services sociaux
- Le médecin traitant : il peut réaliser une première évaluation de l’état général et de l’autonomie du proche. Il peut ensuite orienter vers des professionnels spécialisés.
- L’équipe médico-sociale : les centres locaux d’information et de coordination (CLIC) ou les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) peuvent effectuer des évaluations détaillées.
- La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) peut réaliser une évaluation globale de la personne en situation de perte d’autonomie. Cela inclut une évaluation médicale, sociale et psychologique.
- Les services sociaux : les assistantes sociales des municipalités ou des conseils départementaux peuvent également réaliser des évaluations et proposer des secours adaptés.
💡 Le saviez-vous ? Certaines plateformes en ligne proposent des évaluations préliminaires, basées sur des questionnaires standardisés. Bien que ces outils ne remplacent pas une évaluation professionnelle, ils peuvent offrir un premier aperçu utile.
2. Comment trouver de l’aide : parent en perte d’autonomie et organismes adaptés
Le CCAS
Le centre communal d’action sociale (CCAS), rattaché à chaque municipalité, a pour mission de coordonner et de mettre en œuvre diverses actions sociales en faveur des individus âgés et dépendants. Le CCAS est souvent le premier interlocuteur des familles lorsqu’un proche commence à rencontrer des difficultés dans les actes de tous les jours.
Il informe les familles sur les différentes assistances et dispositifs disponibles, les secours financiers, et les actions pour rester vivre chez soi. Vous pouvez bénéficier d’un service d’accompagnement dans ces démarches administratives complexes. Il propose également des activités et des animations pour maintenir le lien social et prévenir l’isolement des personnes âgées.
Le CLIC
Le CLIC est C, vraiment axé sur les personnes de plus de 60 ans. Bien que le CCAS et le CLIC aient des objectifs communs de soutien aux personnes âgées en incapacité, le CLIC se concentre plus particulièrement sur l’information, l’orientation, et la coordination à une échelle plus large, souvent intercommunale ou départementale.
La MDPH
La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) réalise une évaluation multidimensionnelle des besoins de la personne. Ce service inclut les critères médicaux, sociaux, professionnels et environnementaux. Cette évaluation est conduite par une équipe pluridisciplinaire qui peut inclure des médecins, des ergothérapeutes, des psychologues, et des assistants sociaux.
Elle peut également orienter les seniors et leurs proches vers les établissements médico-sociaux adaptés, tels que les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), les maisons de retraite, ou les foyers d’accueil médicalisés.
Rassurez-vous, le rôle de la MDPH est aussi de fournir des informations détaillées et personnalisées, de guider les familles dans leurs démarches administratives, et d’assurer un suivi des dossiers pour garantir que les actions sont mises en route de manière efficace. Elle pourra vous assister dans les demandes de financements détaillées ci-après.
3. Les aides pour personnes âgées dépendantes et leurs aidants familiaux
Selon les cas, si votre proche travaille encore ou non, selon son degré d’invalidité, et sous conditions de revenu, certaines compensations financières peuvent lui être attribuées. Du côté du proche obligé de s’arrêter de travailler pour s’occuper de ses parents, des dispositifs existent également. En voici un éventail non exhaustif dans le tableau suivant :
Pour les personnes âgées ou dépendantes | Pour la famille |
le plan personnalisé de compensation (PPC), auprès de la MDPH | l’allocation journalière du proche aidant, auprès de la CAF ou la MSA |
l’allocation pour adultes handicapés (AAH), auprès de la MDPH | l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie (AJAP), auprès de la Sécurité sociale ou MSA |
l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), auprès du département | l’aide au répit dans le cadre de l’APA (voir ci-contre) |
la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), auprès de la MDPH | rémunération en tant que proche aidant dans le cadre de l’APA |
l’aide au portage des repas, auprès du CCAS | des formations gratuites pour les proches aidants (compagnie ou association française des aidants…) |
la prestation de compensation du handicap (PCH), auprès de la MDPH | avoir du temps libre, se renseigner sur les plateformes de répit, les accueils de jour, hébergements temporaires… |
l’allocation simple d’aide sociale pour personnes âgées, auprès du CCAS | s’informer, échanger, rencontrer (associations nationales, point d’informations local…) |
l’aide financière d’aide à domicile, auprès du CCAS ou de la caisse de retraite | le droit d’affiliation à la retraite, pour valider des trimestres, sous certaines conditions, ou des déductions fiscales, sous certaines conditions |
N’oublions pas les APL ou l’ALS, qui ne sont pas spécifiques aux personnes dépendantes, mais peuvent contribuer à leur apporter de l’aide sur les thèmes de l’habitation. Également, des transports peuvent être organisés par la mairie, la caisse de retraite, ou le département. Si cela vous fait trop d’informations d’un coup, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec le CCAS de votre commune afin d’y voir plus clair, ils vous prodigueront toutes les recommandations nécessaires.
4. Les solutions d’accueil pour personne âgée ou dépendante
Lorsque l’on se retrouve avec son proche parent en perte d’autonomie, que faire lorsqu’il s’agit de décider du lieu de résidence ? Plusieurs options s’offrent à vous.
Adapter l’habitat pour l’autonomie et la prévention des chutes
Établir le maintien à domicile est souvent l’action n° 1 des familles. En effet, les personnes en incapacité souhaitent rester chez elles pour la plupart. Il est donc essentiel de leur faciliter la tâche.
La gamme d’accessoires et de mobilier Indépendance Royale est pensée pour répondre aux besoins de ce public. Cela permet de conserver leur liberté d’action et de prévenir les chutes, que ce soit chez eux ou chez vous. Indépendance Royale est le numéro 1 national pour l’aménagement intérieur des personnes âgées ou dépendantes : nous proposons des modifications simples et efficaces pouvant grandement améliorer la vie quotidienne !
— Installer des barres d’appui dans les salles de bain et les toilettes pour prévenir les chutes.
— Remplacer la baignoire par une douche à l’italienne pour un accès plus facile.
— Aménager des chemins de circulation dégagés et sans obstacle.
— Choisir des revêtements antidérapants dans les zones à risque comme la douche, le sol de la salle de bains.
— Adapter la hauteur des toilettes pour plus d’ergonomie et moins d’effort physique.
— Utiliser des éclairages automatiques pour éviter les accidents nocturnes.
— Installer un système de téléassistance, qui permet à la personne de contacter rapidement les secours en cas d’urgence.
Accueillir chez soi quelqu’un de sa famille avec besoin d’assistance
Accueillir un parent âgé dans les meilleures conditions nécessite une préparation minutieuse pour assurer son confort et son bien-être. En complément des points cités précédemment, l’idéal est bien sûr de privilégier les lieux d’accueil au rez-de-chaussée. En cas d’impossibilité, il est toujours possible d’installer un monte-escalier permettant le passage à l’étage supérieur en toute confiance. Indépendance Royale vous accompagne également pour ce type de projet d’aménagement.
Pensez à amener chez vous quelques meubles et éléments décoratifs depuis le logement de la personne concernée. Cela l’aidera à se sentir un peu plus chez elle, au moins dans sa chambre. Si l’état général le nécessite, un lit médicalisé peut aider aux transferts de posture, ou bien en cas d’escarre.
Enfin, au niveau administratif, veillez à ce que votre assurance habitation couvre bien cette nouvelle situation. Si nécessaire, instaurez des dispositifs légaux comme la procuration ou la tutelle pour gérer les aspects financiers et administratifs.
Comment conserver du temps pour soi ? Des centres d’accueil de jour existent pour apporter leur soutien durant les activités diurnes. Les hébergements temporaires peuvent quant à eux vous proposer des alternatives : pour quelques jours ou plus, vous vous accordez un répit bien mérité.
Les différents types d’établissements spécialisés pour personnes dépendante
Quand la prise en charge à domicile n’est pas possible, il existe plusieurs types d’établissements spécialisés :
- Les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) : structures médicalisées qui offrent un hébergement permanent aux personnes âgées dépendantes nécessitant une assistance quotidienne et des actes médicaux. Au sein de ces établissements, il existe parfois des unités spécialisées pour les troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer.
- Les résidences autonomes ou foyers-logements: destinés aux personnes autonomes ou semi-autonomes qui souhaitent vivre de manière indépendante tout en bénéficiant d’assistances collectives (restauration, animations, aide à domicile, assistance 24 h/24).
- Les USLD (unités de soins de longue durée) : structures hospitalières accueillant des personnes âgées qui nécessitent une assistance médicale constante et une surveillance continue.
- Les MAS (maisons d’accueil spécialisées) : pour les personnes handicapées lourdes, souvent de jeunes adultes, qui ont besoin d’une assistance constante et de soins médicaux spécialisés.
- Les FAM (foyers d’accueil médicalisés) : destinés aux personnes handicapées nécessitant un soutien médical et une assistance pour les tâches de la vie quotidienne, mais pouvant participer à certaines activités.
5. Comment se comporter et réagir pour aider la relation au sein de la famille
En vieillissant, nos aînés peuvent avoir besoin de soutien pour les tâches quotidiennes comme la confection des repas, la toilette, la bonne ordonnance des médicaments, et les décisions concernant leur santé. Cependant, il est crucial de leur venir en aide sans empiéter sur leur indépendance. Voici quelques suggestions pratiques en tant qu’aidant familial de personne âgée ou dépendante.
Agir ensemble et les laisser demander de l’aide
En tant qu’aidant familial d’un parent dépendant, il est tentant de prendre en charge toutes les tâches, au risque de les dévaloriser. Pas facile de trouver le juste milieu ! Impliquez votre pensionnaire dans les activités quotidiennes plutôt que de tout effectuer vous-même. Cela les stimule et préserve leurs capacités physiques et mentales, tout en renforçant leur estime de soi. Inutile donc de tout gérer à leur place, allégez-vous des actions qu’ils peuvent encore mener.
Respecter leur intimité
Demandez toujours la permission avant d’intervenir dans leurs affaires. Par exemple, demandez s’ils souhaitent que vous les accompagniez chez le médecin ou pour leur déclaration d’impôt. Cette approche évite de les infantiliser et respecte leur besoin de contrôle. Ils n’ont peut-être pas envie que vous connaissiez tout de leur vie.
Aménager leur habitation
Pour minimiser les risques et faciliter leur quotidien, apportez des modifications à leur domicile. Installez des barres d’appui, utilisez des systèmes d’alerte médicale, et consultez un ergothérapeute pour optimiser l’aménagement. Ces adaptations permettent à vos parents de vivre plus indépendamment et en toute sécurité.
Alors, avec un parent en perte d’autonomie, que faire, que décider, qui consulter ? Nous vous avons donné les pistes principales à explorer. Sentez-vous libre de demander de l’aide, auprès des organismes adaptés, ou des associations pour aidants familiaux. L’objectif est de maintenir une relation saine entre aidants et aidés, tout en respectant la dignité de vos proches. N’oubliez pas que chaque cas est unique et que de nombreux professionnels peuvent vous accompagner dans ce parcours.