La loi Grand Âge, fin de partie ?
Jean-Louis Combe, ministre des solidarités et de l’autonomie, n’envisage pas de remettre sur la table la Loi Grand Âge, initialement promise par le président de la République Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat. Il en appelle à une instance de consultation des seniors et souhaite utiliser le budget de la sécurité sociale afin de porter ses réformes.
Si les professionnels et le Parlement espèrent toujours une loi fondatrice dédiée au Grand Âge, il n’en est pas de même du côté du gouvernement. Le nouveau ministre exclut un projet de loi à court terme selon lui pas indispensable pour mettre en œuvre des actions significatives. Cette feuille de route « autour du bien vieillir à domicile et dans des Ehpad modernisés » n’a pas encore été dévoilée à l’issue du séminaire de rentrée du gouvernement le 31 août dernier. En tout cas sur les 60 chantiers prioritaires évoqués par le gouvernement, une dizaine concernant la santé et le médico-social.
Parmi ces chantiers, on peut citer :
• renforcer la place de la prévention dans le quotidien des Français
• lutter contre toutes les inégalités d'accès à la santé et les déserts médicaux
• adapter et renforcer notre modèle hospitalier
• répondre aux difficultés de recrutement et de fidélisation dans les métiers de la santé et du social
• faciliter le quotidien des personnes en situation de handicap
• améliorer l'accès au logement
Le bien vieillir en question
À propos de la feuille de route « bien vieillir à domicile et dans des Ehpad modernisés », le thème central s’articule sur la construction de « la société du bien-vieillir, notamment en facilitant le choix de vieillir à domicile (logements, services, lutte contre l'isolement) et en faisant des Ehpad des lieux de vie plus sûrs et mieux médicalisés, avec plus de personnels pour accompagner nos aînés (+50.000 infirmiers et aides-soignants) ». Seule précision, un directeur de projet sera affecté à chaque chantier afin d’en mesurer l’avancement.
La première ministre Elisabeth Borne a affirmé de son côté que dans les semaines à venir le projet de loi de finances et le projet de financement de la sécurité sociale seront mis à l’étude. En outre une consultation sur la fin de vie sera lancée.
Le 8 septembre, le Conseil national de la refondation, nouvelle instance qui doit favoriser une méthode de concertation pour préparer les réformes, s’attaquera à la thématique du bien vieillir. Il s’agit là de l’un des cinq sujets qui seront abordés par les représentants du monde politique, syndical et aussi des citoyens réunis pour débattre. À voir si cette façon d’agir en amont du travail législatif portera ses fruits et palliera l’absence de la loi promise.