L’AMI qui vous veut du bien
Le 25 octobre dernier, le gouvernement a annoncé lors de la première rencontre nationale Petites villes de demain, le lancement de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) « Bien vieillir dans les Petites villes de demain » destiné à faire émerger des projets d’habitat inclusif. Cet AMI vise la création de 500 unités d’habitat en faveur des personnes âgées et/ou handicapée d’ici à 2026.
La thématique du vieillissement de la population est particulièrement sensible en milieu rural et semi-urbain. On estime que la tranche des 75 ans et plus avoisine 14 % de la population de ces territoires contre 9 % dans l’Hexagone. Cette tendance est loin d’avoir atteint son maximum. Le choix réside souvent entre le maintien à domicile et l’EHPAD. Pour offrir d’autres alternatives, l’État prône la formule de « l’habitat inclusif » qui doit s’imprimer dans les politiques publiques. La démarche « Petites villes de demain » est au centre de la promotion de ce concept.
Ranimer les centres-villes
« Petites ville de demain » a pour but de favoriser les projets de revitalisation des villes de moins de 20 000 habitants. Aujourd’hui environ 87 % de ces communes ont déjà validé leur adhésion au dispositif. Dans ce contexte, l’Agence nationale de la cohésion des territoires, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et la Banque des territoires s’engage à soutenir les projets d’habitat inclusif portés par les collectivités ou les organismes privés.
L’idée est de développer des logements seniors en cœur de ville, proches des commerces et des services pour assurer un maintien à domicile dans un cadre de vie le plus favorable possible. Le concept de l’habitat inclusif est basé sur la création de petites unités de logements pouvant regrouper 6 à 7 personnes sous le regard d’un professionnel chargé du bon fonctionnement de la structure. Ce modèle destiné à booster les centres-villes possède des atouts favorisant le bien vieillir. Ainsi, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie indique que : « Parmi les différentes formes de logements alternatifs, l’habitat inclusif mérite qu’on s’y attache particulièrement. Habitat accompagné, partagé et inséré dans la vie locale, il est destiné aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap qui font le choix, à titre de résidence principale, d’un mode d’habitation regroupé, entre elles ou avec d’autres personnes. » Pour Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités qui porte la démarche : « L’habitat inclusif est une chance pour dynamiser les centralités et développer un cadre de vie de qualité. C’est un défi que nous relèverons ensemble : État, collectivités et professionnels. »
Le schéma de développement
L’Appel à Manifestation d’Intérêt a pour objectif d’identifier des terrains ou des bâtiments susceptibles d’accueillir les projets. Leur financement sera soutenu concernant les phases pré-opérationnelles (ingénierie, montage financier, projets de vie…). Pour l’année 2022, on espère la validation d’une centaine de projets d’habitat inclusif bénéficiant d’une enveloppe totale de 1,5 million dédiée au démarrage du projet.
23 millions d’euros sont également alloués aux départements pour soutenir l’animation et la coordination du projet via le versement aux résidents en habitat inclusif d’une aide à la vie partagée. En complément, 22 millions d’euros de forfait habitat inclusif sont déployés par les Agences régionales de santé dans le même objectif. Les projets d’habitat inclusif feront l’objet d’une convention entre la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, les Agences régionales de santé et les conseils départementaux.