"Mon Logement, Ma Vie" - André, 76 ans
Dans "Mon Logement, Ma Vie", les seniors ont la parole ! Dans ce cinquième épisode de la seconde saison, nous partons dans le département du Tarn, où nous allons rejoindre André, 76 ans, qui vit dans leur maison avec son épouse.
Bonjour à tous. Bienvenue dans ce nouvel épisode de la saison 2 de « Mon logement, ma vie », le podcast qui donne la parole aux seniors. Un programme à écouter sur Independanceroyale.com, disponible également sur l’ensemble des plateformes de diffusion de podcast. Depuis le début de cette deuxième saison, nous partons à votre rencontre pour prendre de vos nouvelles. C’est une occasion évidemment d’en savoir plus sur votre environnement et comment vous vivez depuis chez vous cette période décidément pas comme les autres. Pour ce nouveau numéro, nous nous rendons dans le Département du Tarn, où nous allons rejoindre André, 76 ans, qui vit dans leur maison avec son épouse. Père de 4 enfants, il est un ancien entrepreneur dans les travaux forestiers. André est une victime collatérale du coronavirus.
Journaliste : Bonjour André. Merci de répondre à nos questions. Dites-nous un peu à quoi ressemblent vos journées du matin au soir.
André : Eh bien, jusqu’à maintenant, je sortais. Comme j’ai une petite chienne, je la faisais promener. Maintenant, je suis en fauteuil puisque je ne peux pas marcher. Je suis en attente d’une prothèse du genou. A cause du Covid, c’est reporté de jour en jour.
Journaliste : Donc, vous en faites les frais ? Vous êtes obligé de rester dans votre fauteuil ?
André : Oui. Jusqu’à maintenant, j’ai essayé de faire un peu de vélo d’appartement. Mais maintenant, je ne peux plus rien faire. Dès que je me lève, j’ai mal au genou. Malgré les cachets malgré tout.
Journaliste : Elle aurait lieu quand cette opération ?
André : J’avais un rendez-vous avec le professeur il y a 15 jours. Malheureusement, sa secrétaire m’a téléphoné en me disant que c’est reporté. Il me faut la rappeler début décembre.
Journaliste : Du coup, vous êtes coincé dans votre fauteuil depuis combien de temps ?
André : Presque depuis le confinement, depuis le mois de mars.
Journaliste : Vous devez en avoir ras le bol.
André : Oui. Heureusement qu’on a un peu de patience. Il faut en prendre, mais ça fait long.
Journaliste : Comment est-ce que vous organisez malgré tout vos journées ? Dans votre fauteuil, vous faites quoi du matin jusqu’au soir ?
André : Je regarde un peu la télévision. L’après-midi, j’aime le sport. J’ai la chance d’avoir le Tour d’Italie en ce moment. Ou alors, je vais sur Internet.
Journaliste : Vous regardez quoi à la télé en dehors du sport ?
André : Des feuilletons, des reportages sur la vie des animaux…
Journaliste : Vous trouvez les journées longues ?
André : Oui, surtout de ne pas pouvoir marcher, puisque j’ai passé toute une vie dans les bois. Puis, j’aime la marche. Jusqu’à maintenant, je chassais. Là, je ne peux plus. Marcher me manque.
Journaliste : Est-ce qu’il y a des gens qui viennent vous voir malgré tout pour discuter avec vous ?
André : Vous savez avec ces choses, non. Je reste un peu à part. J’ai les enfants, on se téléphone.
Journaliste : Vous avez 76 ans. Je ne sais pas quel âge a votre épouse. Mais, vous êtes considérés en tout cas comme des personnes à risque. Est-ce que cela vous inquiète ?
André : Oui et non. Avec ma femme qui a 73 ans, on fait très attention. On a fait quelques petits repas avec les enfants. Après, on essaie de ne pas trop sortir. On s’est mis à l’écart. Justement en plus, j’ai un diabète.
Journaliste : Il y a eu le confinement du mois de mars jusqu’au mois de mai. Est-ce que vous avez pu quand même revoir vos enfants ? Est-ce qu’ils sont venus vous voir ?
André : Oui. L’été, j’ai eu le fils qui est à Lyon. Puis, les filles ne sont pas loin. On se voit de temps en temps. Avec l’autre fils qui est du côté de Loire, cela fait un petit moment qu’on ne s’est pas vus. Parce que pour nous, pour monter là-haut et faire la route, …
Journaliste : Comme vous êtes un peu coincés, votre femme fait quoi pendant ce temps ? Elle arrive à s’occuper malgré tout ?
André : Oui, c’est elle qui gère un peu toute la maison. Là, elle s’est fait opérer la cataracte. Elle ne voit plus très bien. Après, elle s’occupe. Elle fait des mots-croisés. Elle gère le ménage. On a une grande maison à trois étages. On l’avait achetée quand on a quitté la ferme. On avait 4 enfants. Il nous faut de la place. Maintenant, on s’y retrouve tous les deux. Sinon, elle marche beaucoup. Elle sort la chienne les après-midis.
Journaliste : Heureusement, elle n’est pas obligée de rester enfermée tout le temps.
André : Non. D’ailleurs, on n’avait pas l’habitude d’être enfermés parce qu’on a passé toute notre vie dans les bois.
Journaliste : André, comment faites-vous pour garder le moral ?
André : Je ne sais pas comment vous le dire. J’ai un tempérament comme ça. Il faut garder le moral. J’ai l’espoir que ça va aller mieux. Là, je suis en attente d’une opération. Je me dis que si pour ma femme qui a été opérée des deux genoux, ça a très bien marché, les prothèses ça peut très bien marcher. C’est cela qui me rend confiant.
Journaliste : Evidemment. Et vous avez raison. Est-ce que cette période qui est un peu compliquée d’un point de vue sanitaire mais aussi économique vous inquiète, notamment pour vos enfants ?
André : Pour le moment, ils ont du travail. J’ai un fils qui est retraité depuis 5 ans. J’ai la seconde qui est CPE. Elle est bien. Puis, la troisième est couturière à la maroquinerie. Elle fait des vestes, des ensembles. Le dernier, il est gendarme. Il est à Lyon.
Journaliste : Donc, ils travaillent tous ?
André : Oui.
Journaliste : Vous avez des petits-enfants ?
André : On en a 5 et une arrière-petite-fille.
Journaliste : Alors, comment faites-vous pour échanger avec eux ?
André : C’est pareil. On se donne des nouvelles par téléphone. Puis, il y a la visio. C’est pratique.
Journaliste : André, pourquoi est-ce important d’être indépendant chez soi ? Certes, vous êtes coincés en ce moment dans votre fauteuil, mais pourquoi est-ce important ?
André : On est mieux à la maison que dans une maison de retraite. C’est notre maison. J’avais un frère qui était en maison de retraite. Bien qu’il ait été très bien, pour moi, ce n’est pas pareil. On a la liberté. Quand ça ira mieux, je l’espère bientôt, on pourra sortir quand il fait beau. On est libre.
Journaliste : Dites-moi, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
André : De garder bien le moral et d’avoir vite des nouvelles de l’opération si elle peut se faire.
Journaliste : Ecoutez, je croise les doigts pour vous pour que vous puissiez à nouveau profiter de vos belles balades.
André : Ah oui. C’est ce qui me manque le plus.
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Témoignages recueillis par Jean-Baptiste Vennin