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"Mon Logement, Ma Vie" - Bernard, 79 ans

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Anastasia Wattecamps
Experte en Bien-être
Rédigé le : 19/02/21 · Modifié le : 17/03/21
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Dans "Mon Logement, Ma Vie", les seniors ont la parole ! Pour ce sixième épisode, nous allons retrouver Bernard, 79 ans, marié, 2 enfants, des petits et arrière-petits-enfants. Avec son épouse, il réside dans l’Ille-et-Vilaine, à Plumelec, à une vingtaine de kilomètres de Rennes.

Bienvenue dans la troisième saison de « Mon logement, ma vie ». Comme lors des deux précédentes, nous continuons d’aller à votre rencontre, pour prendre de vos nouvelles. « Mon logement, ma vie », c’est le podcast qui vous donne la parole. Un programme à écouter sur Independanceroyale.com, disponible également sur l’ensemble des plateformes de diffusion de podcasts. Pour ce sixième épisode, nous allons retrouver Bernard, 79 ans, marié, 2 enfants, des petits et arrière-petits-enfants. Avec son épouse, il réside dans l’Ille-et-Vilaine, à Plumelec, à une vingtaine de kilomètres de Rennes.

Journaliste : Bonjour Bernard. Merci de répondre à mes questions. Alors, la première d’entre elles est : comment s’est déroulée pour vous et vos proches la fin d’année, notamment les fêtes de fin d’année 2020.

Bernard : A Noël, on n’était qu’à quatre. J’avais mon fils et ma belle-fille. Le jour de l’an, on s’était arrangés. On était chez des cousins. On était à quatre aussi.

Journaliste : D’une manière générale, comment s’est déroulée pour vous l’année 2020 avec ces deux confinements ?

Bernard : Disons qu’on s’adapte un petit peu à tout. Ce qu’il y a, c’est qu’on n’écoute pas la télévision de trop. Cinq minutes, c’est bon, parce qu’ils sont en train de nous conditionner tous les jours avec leur bla bla bla. Ça nous sonne dans les oreilles. J’ai fait pas mal de séminaires. Je pense que là, ils sont en train de de nous en mettre plein la tête tous les jours. Je pense que ça démoralise aussi les gens petit à petit. Ça c’est un gros problème quand même.

Journaliste : Vous trouvez que c’est trop anxiogène ?

Bernard : Exactement. Vous savez, nous avons un jardin. On a ce qu’il faut. Par rapport aux personnes qui travaillent, qui travaillent des fois à domicile, qui ont des enfants, qui sont dans les immeubles. On ne se met pas à leur place, mais, on y pense quand même ici quelque part.

Journaliste : Justement, vous parlez du premier confinement, est-ce qu’il y a eu une différence pour vous entre le premier et le second confinement ?

Bernard : Disons que c’est toujours un peu pareil. La première vague nous a un peu surpris. Mais bon, on a pris nos dispositions aussi. Au niveau des vacances, on s’en va assez souvent. On devait aller au Portugal au mois de mai. Ça a été annulé. On a eu la chance de partir aux Pays Basque fin septembre. On a eu de la chance de pouvoir y aller.

Journaliste : Du coup, comment étaient organisées vos journées lors du deuxième confinement ?

Bernard : On s’organise si vous voulez. Le matin, on se lève à 8h – 8h30. On déjeune. Après, on se met sur l’ordi. On a chacun un ordi. Donc, on s’y met. Le midi, on mange comme tout le monde. L’après-midi, on se fait un petit peu d’ordi. Après, on se fait une bonne sieste d’une bonne heure. On revient à l’ordi. A 5 heures, on se met un film. A 6h et demie, on regarde des feuilletons. On s’organise comme ça. Qu’est-ce que vous voulez ? Puis, on évite de mettre toutes les chaînes politiques. Il y en a de plus en plus. On sort une fois par semaine pour faire nos achats. Disons qu’au premier confinement, bon on a de bons voisins : quand ils allaient chercher leur pain, ils nous emmenaient du pain. S’ils allaient acheter de la viande, ils nous demandaient si on voulait de la viande aussi, mais toujours à distance. Quand on sort, on sort tous les deux, et toujours à des moments où il n’y a pas grand monde. On y va 1h – 1h 30 pour faire nos courses. On y va le matin, pas à l’ouverture, parce que nous tous les anciens sont les premiers, je rigole mais c’est vrai. On y va à des périodes creuses. On évite tous les contacts importants.

Journaliste : Bon, on n’en a toujours pas terminé avec cette fichue maladie. Après le couvre-feu à 18h, peut-être que nous serons de nouveau très vite confinés. Vous pensez quoi d’un troisième confinement ou d’une troisième vague ?

Bernard : Ce n’est pas bon pour personne. De toute manière, c’est simple, il n’y a pas assez de vaccins, premièrement. C’est pour cela que nous faisons très attention. Bon, je pense que tout le monde le fait aussi. On est à la retraite maintenant. On s’organise un petit peu aussi autrement. C’est vrai que les gens, les enfants, la famille, l’immeuble, pour eux, c’est encore plus stressant que nous.

Journaliste : Est-ce que vous êtes un peu fataliste finalement en disant qu’on ne va pas être épargnés par cette troisième vague ou troisième confinement ?

Bernard : Oui. C’est certain. C’est surtout qu’on ne peut pas se balader partout. C’est vrai qu’on en profite un peu. Là, on s’organise pour rester à la maison, mais ça nous prend un peu la tête quand même. Sans le vouloir, on est un peu conditionnés quand même.

Journaliste : Vous avez 79 ans. Vous êtes considéré donc comme une personne à risque par les autorités sanitaires. Est-ce que cela vous inquiète ou pas plus que cela ?

Bernard : Non. Pas spécialement. Vous savez. J’ai eu un cancer du rein. J’ai eu un cancer de la prostate. Mais bon, j’ai un tempérament assez fort. J’ai un suivi tous les ans. Mais je n’y donne pas trop d’importance. Je pense que pour moi c’est mieux. Vous savez quand j’ai été opéré du cancer du rein, je suis allé, pas en courant, mais disons que je n’ai pas eu d’appréhension du tout. Je n’appréhende pas, de toute manière. C’est important.

Journaliste : Oui. C’est un sacré bon tempérament.

Bernard : Oui. Vous savez, dans la vie, c’est comme ça. Puis, de toute manière, on est en couple depuis 56 ans. Ça se passe très très bien. J’espère que ça durera encore un certain temps. Tous les jours, on fait gaffe. On évite le contact.

Journaliste : Avec votre épouse, vous faites partie aussi des personnes prioritaires pour aller se faire vacciner. Est-ce que vous l’attendez avec impatience ? Est-ce que vous allez vous faire vacciner ?

Bernard : Non. Sincèrement, on était contre au départ, parce qu’on attendait, pour les vaccins, on a tourné un peu le dos si vous voulez. Maintenant, j’ai vu mon médecin. J’ai vu d’autres urgentistes qu’on connaît. Ils m’ont dit « Non, il faut vous vacciner quand même ». Donc, on va le faire quand il y en aura. On n’est plus réticents. Au départ, on l’était.

Journaliste : Ils en pensent quoi vos proches justement : vos enfants, petits-enfants… ? Ils vous incitent aussi à vous faire vacciner ?

Bernard : Non. Pas spécialement.

Journaliste : Comment est-ce que vous échangez avec vos proches ? Est-ce que vous continuez à respecter les gestes barrières ou la distanciation sociale même avec eux ? Comment ça fonctionne ?

Bernard : Oui. On se parle au téléphone. On se met sur Messenger, WhatsApp et tout ça. On boit l’apéro, on se met tous ensembles. On se parle. C’est différent. Ca nous porte pas trop de préjudice quand même.

Journaliste : Heureusement qu’il y a Internet quand même !

Bernard : Oui. On a chacun de nous face à face, ça nous occupe quand même. Et on joue pas mal quand même, sur Candy Crush. Je fais du pari foot aussi. Parce que les PMU ne nous rapportent plus grand-chose. On a un peu moins envie de jouer et de mettre deux euros.

Journaliste : Bernard, depuis que le coronavirus est en France, est-ce que ça a malgré tout changé vos habitudes ? Est-ce qu’il y a des choses que vous faisiez avant et que vous ne faites plus du tout ou plus ou moins ?

Bernard : Disons qu’on a laissé surtout les voyages et les balades. C’est cela qui nous intéresse maintenant pour profiter de la vie. Vous savez, j’ai travaillé 60 heures par semaine, pendant 30 ans, je suis quand même en pleine forme.

Journaliste : ça s’entend.

Bernard : Donc, ce n’est rien du tout. Le travail, ça ne fatigue pas les gens. Je ne crois pas. C’est mon avis personnel.

Journaliste : Vous avez des craintes pour l’avenir, le vôtre mais aussi celui de vos proches, en raison de la pandémie et de ses répercussions ? Je pense notamment d’un point de vue économique.

Bernard : Oui. On les suit. De toute manière, ils travaillent tous. C’est bien un avantage par rapport à beaucoup de personnes qui n’en ont pas. Mais éventuellement, on sera toujours là pour les seconder. On sera toujours derrière eux si un problème de finances se produit.

Journaliste : On le rappelle Bernard que vous avez 79 ans, mais vous paraissez en bonne santé. Vous êtes, avec votre épouse, indépendants chez vous, dans votre logement. Pourquoi c’est important cette indépendance chez soi ?

Bernard : C’est vrai. On fait ce qu’on veut. On est chez nous. On est libres. Puis on a l’espace aussi. C’est important. Puis moi, j’aime bien tout ce qui est beau. Vous savez, mon père était un brigadier guide au château de Versailles. Donc, j’ai été habitué à quelque chose de droit, de carré. J’ai continué à faire ce qu’a fait mon père.

Journaliste : Puis, chez vous, vous avez vos repères par rapport à quelqu’un qui serait peut-être en Ehpad, en maison de retraite.

Bernard : Oui. C’est certain.

Journaliste : Bernard, avec votre femme, dans quelle pièce vous êtes le plus souvent chez vous ?

Bernard : Dans la salle à manger.

Journaliste : C’est la pièce à vivre ?

Bernard : Oui. On en profite, vous savez. On n’a pas encore 20 ans devant nous. Donc, on profite de nos belles assiettes, de nos beaux verres… On a pris une décision de cela. On prend le petit-déjeuner dans la cuisine le matin. Puis, on regarde pendant 5 minutes le petit journal. On va dans la salle à manger après. Pour nous, ça se passe bien.

Journaliste : Bernard, ce sera ma dernière question. Nous sommes en période de vœux. Quels sont les vôtres par rapport à cette année 2021 pour vous, vos proches et peut-être aussi d’une manière générale ?

Bernard : Disons qu’en famille, qu’on se voit un peu plus souvent. Parce que pendant les fêtes de fin d’année, on les a quand même loupés. Ce n’est pas la même ambiance, la même joie qu’on a en famille… Enfin, ce n’est pas évident. Autrement, on suit le cours des évènements. On s’y adapte.

Journaliste : Le meilleur va bien finir par revenir …

Bernard : Je l’espère. J’espère que le soleil reviendra un peu dans notre maison et dans celle de tout le monde aussi.

Journaliste : Merci à Bernard. Merci également à chacun d’entre vous pour votre fidélité. Si vous souhaitez réagir à cet épisode, ou même témoigner comme vient de le faire Bernard, rendez-vous sur le site Internet et les réseaux sociaux d’Indépendance Royale. Merci à vous. A très vite !

Retrouvez le podcast "Mon Logement, Ma Vie" par Indépendance Royale sur toutes les plateformes de podcasts :

Spotify : https://open.spotify.com/show/5B53Kt9KVbRocxyB87UJlH

Deezer : https://www.deezer.com/fr/show/1157212

Podcast Addict : https://podcast.ausha.co/mon-logement-ma-vie/

Apple podcasts : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/mon-logement-ma-vie/id1510535949

Tune in : https://tunein.com/podcasts/Health--Wellness-Podcasts/Mon-logement-ma-vie-p1320021/

Témoignages recueillis par Jean-Baptiste Vennin

Indépendance Royale
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