"Mon Logement, Ma Vie" Episode 21
Dans "Mon Logement, Ma Vie", les seniors ont la parole ! Dans cet épisode, rencontre avec Micheline, 74 ans. Elle s’entretient en faisant de la gym tous les jours devant des vidéos Youtube. Elle vit avec son mari dans une maison de plain-pied à 4 km de Vichy.
Dans "Mon Logement, Ma Vie", les seniors ont la parole ! Dans cet épisode, rencontre avec Micheline, 74 ans. Elle s’entretient en faisant de la gym tous les jours devant des vidéos Youtube. Elle vit avec son mari dans une maison de plain-pied à 4 km de Vichy.
Journaliste : Alors, Micheline, comment s’est déroulée pour vous cette période de confinement ?
Micheline : Très bien. Nous avons la chance déjà de ne pas être malades, d’avoir une maison, d’avoir un jardin. Il a fait très beau. Puis, quand on est retraité, on sortait mais ce n’est pas pour autant la grande folie. Bon, les restaurants nous manquent un peu. Mais non, ça va. On se dit qu’il y a pire. Donc, ça va très bien.
Journaliste : Du matin jusqu’au soir, est-ce que vous pouvez nous décrire un petit peu une journée type pour vous ?
Micheline : Une journée type, c’est petit-déjeuner de bonne heure. On se recouche. Après, on se relève. Mon mari regarde pas mal les informations. Moi, je fais de la gym. J’essaie de continuer un peu à faire de la gym toute seule. Les courses, c’est une fois par semaine par le Drive, pour éviter d’aller dans les magasins. On déjeune. On fait la sieste. L’après-midi, on est dehors. On lit. Ça va.
Journaliste : Quand vous me dites que vous faites de la gym, comment est-ce que vous vous y prenez ?
Micheline : Sur Internet. Comme je fais partie d’un club de sport, il y a le coach qui nous envoie des vidéos. Donc, on peut faire de la gym avec ces vidéos. Ou alors, il y a d’autres vidéos sur Youtube. Puis, de toute façon, les mouvements, depuis tout le temps que j’en fais, je les connais par cœur.
Journaliste : D’accord. Alors, vous faites quoi comme type d’exercice ?
Micheline : Maintenant, vu mon âge, c’est moins intensif qu’avant. Je ne fais plus trop de gym tonique ou des choses comme ça. Mais, je fais des squats, du renforcement musculaire, des abdos… De l’entretien, voilà !
Journaliste : Est-ce que vous avez mis en place des rituels ou routines ?
Micheline : Pas du tout. Ça ne change pas grand-chose. La vie est identique. Ce n’est pas comme quand on travaillait. C’est complètement différent. On n’a plus d’enfant à la maison. Nos enfants sont loin. De toute façon, je ne vais pas pleurer en disant que je ne les vois pas, puisque de toute façon je ne les voyais déjà pas beaucoup. Donc, ça ne change pas grand-chose.
Journaliste : Vous me parlez de vos enfants qui sont éloignés. Comment vous faites justement pour … ?
Micheline : Enfin, ils sont éloignés, mais ils sont en France. On a une fille en Normandie et un fils en Bretagne. On communique soit par skype, soit par téléphone, soit par Whatsapp.
Journaliste : Donc vous échangez régulièrement ?
Micheline : Avec notre fille, une fois par semaine. Avec notre fils, c’est une fois tous les 15 jours.
Journaliste : Ca ne vous manque pas ? Vous ne voudriez pas les avoir un peu plus souvent ?
Micheline : Vous savez, déjà, ça fait 400-500 km pour aller les voir. Donc, on ne les voit même pas une fois par mois. Donc, on ne les voit pas ni plus, ni moins.
Journaliste : Vous me parliez tout à l’heure rapidement de la journée que vous consacriez pour faire vos courses. Justement, comment ça s’organise au niveau de la cuisine et des courses ?
Micheline : Pour les courses, je me suis habituée au Drive. J’y vais une fois par semaine. On a un congélateur. On se fait à manger comme d’habitude. De temps en temps, on a un restaurant qui est pas loin de chez nous et qui fait le dimanche des repas qu’on peut aller chercher. Donc, c’est un peu plus agréable.
Journaliste : Est-ce que vous avez également découvert de nouvelles activités pendant cette période de confinement ? Des activités que vous n’avez peut-être pas faites avant.
Micheline : Non, à part désherber. Ce sont plutôt des corvées qu’on a à faire qu’autre chose.
Journaliste : Est-ce que vous faites partie de toutes ces personnes qui disent que finalement leur domicile n’a jamais été aussi propre, leur jardin… ?
Micheline : Oui. Alors là, écoutez, ça fait 9 ans qu’on habite la maison. J’ai fait tous les placards de la cuisine. Là, je gère les armoires. C’est nickel ! Je ne sais pas pour combien de temps, mais c’est nickel !
Journaliste : En décidant de prolonger un peu cette période, est-ce que cela ne finit pas par vous peser un peu ?
Micheline : Oui, ça pèse. Mais, on a tellement peur de cette deuxième vague. Ce qui nous manque, on a une résidence secondaire dans l’Hérault. On a l’habitude d’y aller au mois de juin, parce qu’on trouve pas mal de retraités comme nous. Ça, c’est ce qui nous manque en fait. C’est de retrouver nos amis.
Journaliste : Vous êtes avec votre mari. Vous êtes confinés depuis le 17 mars. Est-ce que la promiscuité permanente avec votre conjoint n’est pas trop compliquée à gérer ?
Micheline : Non. Je vais vous dire pourquoi. D’une part, parce qu’on avait une entreprise et on travaillait ensemble. Donc, la vie en communauté, on la connaît depuis plus de 40 ans. Puis, on était déjà à la retraite et on est assez indépendants. On n’est pas tout le temps ensemble. On ne fait jamais nos courses ensemble. On a chacun une voiture. On n’est pas l’un sur l’autre tout le temps. La maison est suffisamment grande pour qu’on puisse s’isoler si on ne veut pas voir l’autre. Non, ça ne nous pose aucun problème.
Journaliste : Vous êtes indépendants l’un de l’autre ?
Micheline : Oui, complètement.
Journaliste : Dans quelle pièce vous êtes le plus souvent chez vous ?
Micheline : En ce moment, c’est le bureau, parce que c’est là où je fais ma gym, où je vais sur l’ordi, où je repasse… Puis, mon mari est plus dans le salon.
Journaliste : Pourquoi est-ce si important d’avoir respecté cette période ?
Micheline : Parce que vu notre âge, on se dit que s’il y a un gros souci, si on se retrouve à l’hôpital et qu’on est intubés, on risque de ne pas se réveiller. C’est surtout cela.
Journaliste : C’est la crainte de tomber malade, quoi !
Micheline : Ah oui, complètement.
Journaliste : Aujourd’hui, quand vous sortez, vous êtes équipée d’un masque ?
Micheline : Alors, au Drive de toute façon, il n’y a pas besoin, parce qu’on arrive. On prend un ticket. On ouvre le coffre de la voiture. Ils nous chargent. Ils nous referment le coffre et on s’en va. Oui, quand je vais à la boulangerie, je mets un masque. Puis, à la pharmacie aussi, je mets un masque.
Journaliste : Vous avez réussi à vous en procurer facilement ?
Micheline : Pour l’instant, j’ai une gentille voisine qui fait la couture qui m’en a donné. J’ai commandé à la pharmacie des masques solides, parce que je ne suis pas du genre à aller faire une heure de queue pour avoir des masques dans les supermarchés.
Journaliste : Et vous ne faites pas de couture ?
Micheline : Non.
Journaliste : Ce n’est pas donné à tout le monde, hein ! Moi, non plus.
Micheline : Non, mais ce n’est pas facile. Elle nous a fait des super masques : doublés, avec les plis, et tout. C’est pro. Donc, pour l’instant, ça dépanne pour aller à la boulangerie, à la pharmacie… C’est tout. Autrement, je ne vais nulle part ailleurs.
Journaliste : Micheline, je sais que vous n’avez que 74 ans. Vous êtes, dans la voix en tout cas, hyper active, hyper indépendante. Pourquoi pendant cette période-là, par exemple, c’est encore plus important selon vous, avec votre indépendance, d’être chez vous et non dans un établissement spécialisé (maison de retraite ou EHPAD) ?
Micheline : On a eu nos parents qui étaient en maison de retraite. Ils y étaient, parce que mon beau-père avait la maladie de Parkinson, et ma mère ne pouvait pas rester toute seule chez elle. Je pense que quand on arrive à ce stade là, c’est vraiment qu’on a des gros problèmes.
Journaliste : Et la maison de retraite, tout simplement, ce n’est pas votre truc. Vous êtes mieux chez vous ?
Micheline : Non, attendez. Du tout. De toute façon, on restera le plus longtemps… En plus, on a déménagé il y a 9 ans. On a acheté une maison de plain-pied qui est récente. Si un jour, vraiment ça ne va plus, on prendra un appartement. On prendra des aides, etc. Mais, je pense que la maison de retraite, pour y avoir été et pour voir ce qui s’y passe en ce moment. Attendez, les gens qui y sont, ils sont quand même dans un état pas terrible.
Journaliste : Vous êtes mieux chez vous ?
Micheline : Ah oui, complètement. On est autonome de toute façon.
Journaliste : Micheline, est-ce que vous pensez à la suite ?
Micheline : Non, je vais vous dire pourquoi. Parce que déjà, on ne sait pas quand ce virus va partir, quand il sera éradiqué. On ne sait pas, il y aura peut-être un vaccin, mais ils nous disent que c’est en 2021. Donc, je crois que maintenant, on vit au jour le jour.
Journaliste : Est-ce que vous avez des craintes pour la suite ?
Micheline : Pour nous, non. Parce que nous sommes à la retraite. Nous touchons nos retraites. La crainte, c’est de tomber malade. C’est tout. C’est la seule crainte que l’on ait. Puis, c’est vrai que les craintes sont quand même au niveau de l’économie : les craintes économiques pour les gens qui travaillent, pour les entreprises… Nos enfants, ça va. Pour l’instant, ils n’ont pas de souci. Mais, ce que mon mari craint, c’est la bourse.
Journaliste : Un crack ?
Micheline : Oui. Parce qu’il suit ça. Il s’y intéresse. C’est qu’il craint un petit peu que ce que l’on met de côté dégringole. C’est surtout ça.
Journaliste : D’après vous, est-ce que l’on retiendra quelque chose de positif de cette période. Est-ce qu’on en ressortira finalement différents ?
Micheline : Ce n’est pas sûr. Au début, oui. Après, ce sera comme tous grands évènements qui se sont passés au cours du temps. Les gens reprendront leurs mauvaises habitudes. Pour l’instant, ils sont impactés. Ils vont prendre les vélos. Ils n’iront pas travailler à bicyclette au mois de novembre ou décembre. En ce moment, ça protège la planète. C’est bien. Il y a moins de pollution. Mais, vous savez, dès qu’on va pouvoir repartir, les gens reprendront des bateaux de croisière, l’avion… ça ne va pas changer grand-chose. Au contraire, je crois qu’ils vont avoir envie de voyager.
Journaliste : Chassez le naturel et il revient au galop.
Micheline : Je pense que ce sera ça.
Journaliste : Ce sera ma dernière question Micheline en vous remerciant bien sûr de votre gentillesse. Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite avec votre mari?
Micheline : La santé.
Journaliste : Bah écoutez, on va vous souhaiter la santé. Plein de bonnes choses.
Micheline : Merci.
Journaliste : Merci bien d’avoir répondu à ces questions. Prenez bien soin de vous.
Micheline : Merci. Vous aussi.
Journaliste : C’est très gentil à vous. Je vous souhaite une belle continuation.
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Témoignages recueillis par Jean-Baptiste Vennin