"Mon Logement, Ma Vie" Episode 5
Dans "Mon Logement, Ma Vie", les seniors ont la parole ! Dans cet épisode, rencontre avec André, 85 ans qui habite avec son épouse à Saint-Just-En-Chevalet dans le département de la Loire.
Dans cet épisode, rencontre avec André, 85 ans. Il réside avec son épouse, à Saint-Just-En-Chevalet, à 80 kilomètres de Saint-Étienne. Découvrez pourquoi ce couple vit difficilement la période du confinement.
Journaliste : Bonjour André, merci de prendre quelques instants pour répondre à mes questions. André, est-ce que vous pouvez finalement nous dire à quoi ressemblent vos journées en temps de confinement ?
André : Alors écoutez, je fais du ménage, de la cuisine. On a un petit pavillon alors je désherbe l’allée. Enfin je bricole quoi.
Journaliste : Est-ce que vous faites des choses différentes que vous ne faisiez pas avant le confinement ?
André : La seule chose c’est que je ne sors pas. Je ne vais pas dans les commerces.
Journaliste : Ça vous manque ?
André : Ah bah bien sûr ! On est aidé par l’ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural). C’est une aide à domicile qui nous fait les courses une fois par semaine.
Journaliste : C’est-à-dire que vous leur commandez des courses et ils viennent avec c’est ça ?
André : Non, elle vient à la maison. Je lui prépare une liste et elle va chercher les courses.
Journaliste : Et sinon vous avez aussi des marchés ouverts à proximité ?
André : Oui il y a deux marchands de légumes.
Journaliste : Mais c'est bien parce que ça vous permet de sortir aussi, de voir d'autres personnes ?
André : Oui, oui.
Journaliste : Qu'est-ce qui est le plus compliqué pour vous dans cette période de confinement finalement ?
André : Ecoutez faut dire franchement, le plus compliqué c’est de ne pas voir ses enfants et arrière-petits-enfants. Ça fait deux mois qu’on ne les a pas vus.
Journaliste : Vous avez combien d'enfants et d’arrière-petits ?
André : J’ai un enfant qui travaille dans un EHPAD à Lyon. J’ai un petit-fils qui travaille pour un confiturier qui approvisionne les supermarchés. Et puis j’ai un arrière-petit-fils qui a 4 mois.
Journaliste : Comment est-ce que vous réussissez finalement à échanger malgré tout avec eux ? Vous vous appelez ? Comment ça fonctionne ?
André : On s'appelle par téléphone.
Journaliste : Vous vous appelez toutes les semaines ?
André : Ça dépend. Des fois c’est une ou deux fois. Et quand il y a des choses à dire c’est trois.
Journaliste : Du coup votre fils qui travaille en EHPAD, vous arrivez à discuter avec lui pour savoir si ce n’est pas trop compliqué ?
André : Il ne se plaint pas.
Journaliste : Vous sortez un petit peu pendant cette période de confinement ? Vous vous autorisez des sorties ?
André : J’ai été une seule fois à La Poste qui se trouve à 200 mètres de la maison.
Journaliste : Et qui est encore ouverte ?
André : Ah non ! Oula mon pauvre monsieur, elle est ouverte une demi-journée par semaine. Mais j’ai mis la lettre dans la boite aux lettres, je n’ai pas eu besoin d’aller au guichet.
Journaliste : Justement tout à l’heure vous m’en avez dit juste deux mots mais j’aimerai que l’on détaille un peu plus. Qu’est-ce que vous faites pour vous occuper ? Vous avez parlé de bricolage, qu’est-ce que vous faites ?
André : Je désherbe, je nettoie. On a une barrière, je l’ai frotté et j’ai rangé un peu. C’est ça que j’appelle bricoler moi.
Journaliste : Et sinon, vous avez d’autres occupations ? Vous regardez la télé ? Vous lisez ?
André : Je regarde la télé oui. Mais non je ne lis pas. Je prépare le repas, je fais la vaisselle. Je ne fais plus les courses comme j’ai quelqu’un qui vient me les faire. Et j’ai une personne qui vient pour faire la toilette de mon épouse.
Journaliste : Donc ça, ça peut être important aussi que cette personne vienne ne serait-ce déjà pour vous soulager pour s’occuper de votre épouse ?
André : Ah oui, autrement je n’y arriverai pas.
Journaliste : Mais vous pouvez échanger quand même en plus avec cette personne-là ? Ça vous fait de la visite aussi quelque part ?
André : Elle fait la toilette et puis après c’est au revoir. Elles n’ont pas le temps les pauvres. D’un autre côté on est bien aidés quand même.
Journaliste : Vous pensez un peu à la suite ? A l’après confinement ?
André : Oui, j’y pense parce qu’ils ne nous mettent pas le moral là-dessus. Ils nous disent qu’on va replonger encore plus. Je ne sais pas ce qu’ils font ni ce qu’ils disent. Ils sont là pour démoraliser les personnes âgées et même les jeunes certainement.
Journaliste : Vous êtes quand même équipé de masques éventuellement si vous deviez ressortir ?
André : Ah non, je n’ai rien. Si je dois sortir je mettrai un foulard.
Journaliste : C’est mieux d’être chez vous plutôt que d’être dans un établissement spécialisé ?
André : Je ne suis pas valide mais je me force à faire les choses.
Journaliste : Malgré tout en étant toujours chez vous, vous gardez quand même un minimum d’indépendance, c’est ça qui est bien.
André : Ah oui ! Dans une pièce de 10 mètres carré je ne pourrai pas. Je me taperai la tête contre les murs.
Journaliste : Là au moins vous êtes chez vous quoi.
André : Oui on est chez nous, dans un pavillon. On n’est pas des plus malheureux, loin de là, même s’il y a beaucoup de choses qui nous manquent. Les enfants, les petits-enfants, ont peut-être peur de nous donner la maladie. Mais on ne peut pas les forcer à venir non plus.
Journaliste : Bon en tout cas vivement que tout ça se termine pour que vous puissiez les revoir et qu’ils viennent à nouveau.
André : Ah oui !
Journaliste : Prenez soin de vous André et de votre épouse. Merci !
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Témoignages recueillis par Jean-Baptiste Vennin