"Mon Logement, Ma Vie" Episode 6
Dans "Mon Logement, Ma Vie", les seniors ont la parole ! Dans cet épisode, rencontre avec Dominique, une infirmière à la retraite. Elle habite avec son mari un appartement dans le centre de Bordeaux.
Dans cet épisode, rencontre avec Dominique, infirmière à la retraite. Elle est confinée avec son mari dans leur appartement dans le centre de Bordeaux. Dominique n’a qu’une seule hâte, c’est de rejoindre sa maison au Bassin d’Arcachon.
Journaliste : Bonjour Dominique, merci de nous accorder un peu de temps pour répondre à mes questions. Vous Dominique avec votre mari, vous en êtes où avec ce confinement ? Comment ça se passe pour tous les deux ?
Dominique : On vit dans notre appartement à Bordeaux pendant 6 mois. On espère pouvoir partir à partir du 11 mai au bord de la mer dans notre maison. J’avoue que ça commence à me peser parce que les activités sont restreintes. On fait les courses une fois tous les trois jours et puis le reste du temps on reste dans notre appartement. Moi je lis, je vais sur internet et je regarde la télé. Mais là je commence à manquer d’air. Ça commence à peser.
Journaliste : Du coup ça ressemble à quoi une journée chez vous quand vous vous levez le matin jusqu’au soir ?
Dominique : Le matin je m’occupe dans mon appartement. Je range, je fais le ménage, je cuisine. L’après-midi je bouquine, je regarde internet. En hiver j’allais pas mal au cinéma mais bon là on ne peut pas y aller. J’allais marcher, on ne peut pas y aller non plus. Les journées se ressemblent et comme je vous dis maintenant ça commence à me peser. Je manque un petit peu d’air. Et puis voir les amis, bon on s’appelle, mes enfants aussi on s’appelle. Mais j’avoue que ça commence un petit peu à être pesant. Cela dit je comprends très bien qu’il faut qu’on soit confinés pour limiter la propagation du covid19. Même si dans 15 jours j’espère pouvoir partir dans une maison au bord de la mer, je pense qu’il faudra que je continue à être confinée mais dans un autre cadre. Là mon appartement n’est pas très grand, je n’ai pas de jardin.
Journaliste : Comment est-ce que vous faites pour échanger avec vos proches, vos amis, vos enfants ?
Dominique : Par WhatsApp avec mes enfants qui vivent à l’étranger. Ils devaient venir à la fin du mois mais ils ne pourront pas. J’espère qu’au mois de juillet ils pourront venir si Air France rétabli tous les vols. Ils vivent en Outre-Mer pendant 3 ans, ils ont déjà passé un an. Ils sont en Guadeloupe. Ils pensaient venir passer 15 jours, mais ça a été annulé. Là ils reprennent des billets pour le mois de juillet, j’espère qu’ils pourront venir. Et avec mes amis je communique par WhatsApp, par téléphone ou par mail. On passe 6 mois à Bordeaux et on a la chance de pouvoir passer 6 mois au Bassin d’Arcachon. On partage. On espère partir au lendemain du 11 mai. On continuera à observer quand même des mesures et on restera plus ou moins confinés parce que le 11 mai ça ne sera pas fini du jour au lendemain. Il faut bien se faire à l’idée qu’il faudra faire attention. Mais là-bas on a une grande maison avec un jardin. Donc j’aurai des activités, chose que je n’ai pas au centre de Bordeaux dans mon petit appartement.
Journaliste : Est-ce que pendant cette période vous avez fait des choses que vous ne faisiez pas habituellement ? Vous vous êtes organisée sur des choses différentes ?
Dominique : Oui j’ai beaucoup lu, un peu plus. Mais je n’ai pas fait réellement d’autres choses parce que moi j’aime vraiment aller au cinéma et au théâtre. Là j’avoue que non je n’ai pas fait d’autres choses.
Journaliste : Comment est-ce que vous vous êtes organisée aussi pour faire vos courses ?
Dominique : Mes courses je fais des courses de proximité. J’ai arrêté d’aller dans de grands supermarchés pour éviter de rencontrer trop de gens. Donc je fais du commerce de proximité dans mon quartier, il y a tout ce qu’il faut. Mais je n’y vais pas tous les jours, j’y vais tous les trois jours. Dans mon immeuble on est 7 copropriétaires donc on s’organise, si les gens ont besoin on s’arrange. On prend un peu plus de temps pour parler à ses voisins en respectant les distances. On est un peu plus à l’écoute les uns des autres disons.
Journaliste : C’est une chose positive ça !
Dominique : Ça c’est très bien, moi j’ai la chance d’habiter dans un immeuble à Bordeaux près du jardin public. C’est un quartier très agréable. On est 7 copropriétaires et j'avoue que les gens sont hyper sympas. Avec mon époux on est les plus âgés. Les autres sont des trentenaires ou des quadragénaires. C’est vraiment très agréable. On n’est pas toujours les uns chez les autres mais si on se croise on s’entraide.
Journaliste : Il y a une espèce de solidarité qui s'est mise en place ?
Dominique : Tout à fait. Je trouve ça vrai quand les gens disent « vous ne parlez pas aux voisins ». Mais depuis on se retrouve aux fenêtres pour applaudir ou on se croise dans l’escalier. Pour éviter que l’on soit 7 à aller chercher le pain alors on s'arrange voyez les choses comme ça. On prend un peu plus de temps et on s'intéresse un peu plus aux autres.
Journaliste : Dans quelle pièce vous vous retrouvez le plus souvent finalement dans votre appartement ?
Dominique : Dans mon salon. Moi j’ai un appartement qui n’est pas très grand sur Bordeaux mais qui est très agréable. Dans le salon parce que j'ai l'ordinateur, j’ai la télé, mon canapé, je bouquine. Et puis le matin je suis davantage côté salle à manger avec ma cuisine ouverte pour préparer les repas. Et puis mon mari fait pas mal de l'ordinateur. En plus il vient de sortir d'une longue maladie, je ne vous fais pas de dessin donc il est un peu fatigué.
Journaliste : Donc il faut vraiment qu’il se protège ?
Dominique : Voilà il faut vraiment qu’il se protège. Lorsque nous allons pouvoir partir à partir du 11 mai ça sera pareil. On va réduire d'ailleurs au Bassin d'Arcachon. Je ne sais pas si vous connaissez un petit peu, mais toutes les festivités qui sont prévues pour cet été sont annulées.
Journaliste : Vous serez tranquille, vous ne serez pas dérangée par les Parisiens !
Dominique : Ah mais moi les parisiens ne me dérangent pas. C’est une fausse idée que l’on a contre les parisiens. Moi je suis entourée de parisiens l’été et ils sont charmants. D'ailleurs quand ils ont vu la maison fermée, ils m’ont tous téléphonée pour savoir où j’étais passée. Je leur ai dit « vous êtes venus vous confiner au Bassin d’Arcachon moi je suis à Bordeaux ! ».
Journaliste : Dominique une petite question taquine comme ça. La promiscuité permanente avec le conjoint en période de confinement ce n’est pas trop compliquée ?
Dominique : Oh c’est très difficile parce que je l’ai connue à la retraite. Moi j’ai travaillé un peu plus parce que j’adorais mon boulot donc je pouvais m’arrêter mais je ne me suis pas arrêtée tout de suite. Mon mari était déjà à la retraite. J’avoue que j’ai trainé des pieds pour arrêter mes activités parce qu’arriver à un âge, la promiscuité est difficile. C’est un peu pesant. La promiscuité pour le rôle de l’aidant je peux vous dire que c’est dur. C’est pour ça que j’ai hâte d’être au 11 mai pour partir sur le bassin d’Arcachon.
Journaliste : Alors il y a quand même un avantage aussi quand on vous écoute malgré tout c’est que l’on vous sent vive d’esprit, vous avez l’air complètement autonome.
Dominique : Ah oui tout à fait. Moi je suis très indépendante et autonome.
Journaliste : Dominique, une fois que vous allez pouvoir retrouver un petit peu de liberté avec la fin de ce confinement ou en tout cas un confinement moins strict, quelles sont les premières choses que vous allez faire ?
Dominique : Ce que je vais faire quand je vais partir ? Moi j’ai la chance d’avoir une maison avec un grand jardin, donc de faire mon jardin, d’aller me baigner, de revoir quelques personnes si on peut et pouvoir accueillir mes enfants et mes petits-enfants. Je ne sais pas s’ils vont pouvoir venir. Je suis allée les voir cet hiver en Guadeloupe, s’ils ne peuvent pas venir j’irai les voir.
Journaliste : Vous allez aussi vous équiper en masque j’imagine ?
Dominique : Ah des masques je m’en suis fait. J’en ai gardé de l’hôpital et j’ai transformé des choses.
Journaliste : Vous vous êtes mise à la couture ?
Dominique : Voilà exactement, je ne suis pas douée mais enfin j’y suis arrivée.
Journaliste : Vous êtes prête à affronter le lendemain du confinement ?
Dominique : Oui mais avec prudence parce que je pense que ce n’est pas parce qu’ils nous ont dit que ça prendrait fin le 11 mai qu’il ne faudra pas faire attention. Il ne faudra pas faire tout et n’importe quoi du jour au lendemain.
Journaliste : Oui vous avez raison. Il faudra que tous collectivement, nous soyons prudents pour éviter une nouvelle vague de contamination. Merci à vous Dominique, plein de courage à vous et à votre mari et bonne continuation à tous les deux.
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Témoignages recueillis par Jean-Baptiste Vennin