"Mon Logement, Ma Vie" - Isabelle, 60 ans
Dans "Mon Logement, Ma Vie", les seniors ont la parole ! Pour ce quatrième épisode de la troisième saison, nous nous rendons en Alsace, à une trentaine de kilomètres de Strasbourg. Isabelle a 60 ans. Elle vit avec son époux de 77 ans dans la commune de Gries.
Bienvenue dans la troisième saison de « Mon logement, ma vie ». Comme lors des deux précédentes, nous continuons d’aller à votre rencontre pour prendre de vos nouvelles. « Mon logement, ma vie », c’est le podcast qui vous donne la parole. Un programme à écouter sur Independanceroyale.com, disponible également sur l’ensemble des plateformes de diffusion de podcasts. Pour ce quatrième épisode, nous nous rendons en Alsace, à une trentaine de kilomètres de Strasbourg. Isabelle a 60 ans. Elle vit avec son époux de 77 ans dans la commune de Gries.
Journaliste : Bonjour Isabelle. Merci de répondre à mes questions. La première d’entre elles : comment s’est déroulée pour vous et vos proches la fin d’année, notamment les fêtes de fin d’année 2020 ?
Isabelle : Comme tout le monde. Un petit peu difficile vu tout ce qui se passe. On a quand même pu se réunir à Noël avec les enfants. Autrement, on reste confinés. Mon mari va sur ses 77 ans. Donc, c’est une personne à risque. Automatiquement, on fait attention.
Journaliste : D’une manière générale, comment l’année 2020 s’est-elle déroulée pour vous avec ces deux confinements ?
Isabelle : Pas très bien non plus. Rester enfermé n’est pas l’idéal. On a de la chance d’avoir une maison. On avait la terrasse au premier confinement. Alors, ça allait. On a le jardin. Mais bon, ne pas pouvoir sortir comme on veut, d’aller où on veut, c’est un petit peu dur quand même.
Journaliste : Oui. Ça pèse un peu au bout d’un moment ?
Isabelle : Oui. Maintenant, on en a pris l’habitude. On fait avec.
Journaliste : C’est vrai que vous avez raison. Avec le premier confinement, ce qui était au moins « sympa », c’est que c’était au printemps. Donc, on pouvait profiter des beaux jours, et peut-être de votre jardin.
Isabelle : Voilà. C’est cela.
Journaliste : Le deuxième a dû être plus compliqué.
Isabelle : Compliqué… On ne sort déjà pas trop en général à part pour les courses. Ce n’est pas qu’on va toujours dans les familles ou quelque chose. C’est dur, parce qu’on devait présenter des papiers pour sortir. Après, il y a eu le couvre-feu. Alors, on est un petit peu perdu avec tout cela.
Journaliste : J’imagine. Sinon, tout le monde va bien dans votre famille ?
Isabelle : Tout le monde se porte bien. C’est déjà une bonne chose.
Journaliste : Isabelle, malheureusement, on n’en pas encore terminé avec cette fichue maladie. De nouveau, les restrictions augmentent avec le couvre-feu qui se généralise partout à 18 h sur toute la France. Vous en pensez quoi ?
Isabelle : Je ne sais pas si cela va servir à grand-chose. D’un côté, ils vous disent « il faut faire le couvre-feu » comme si le virus sortait la nuit, mais pas la journée. Parce que pendant la journée, les gens peuvent faire à peu près ce qu’ils veulent, c’est juste la nuit. Bon, c’est pour éviter les rassemblements des jeunes peut-être. Avec les variantes qui arrivent de partout…
Journaliste : De manière générale, est-ce que vous avez des craintes pour cette année 2021 ? Est-ce que vous craignez un troisième confinement, une troisième vague ?
Isabelle : Non. Je pense que la troisième vague va venir. J’en suis presque sûre. Les gens en ont tellement marre qu’ils font quand même un peu n’importe quoi.
Journaliste : Oui. Vous le constatez ?
Isabelle : Oui. On a des jeunes dans notre quartier. Même au premier confinement, il n’y avait pas de confinement chez eux. La troisième vague va arriver. Les gens en ont tellement ras le bol. Vous voyez, pendant le premier confinement, on avait tellement peur avant le confinement, quand on a appris le corona. On avait tellement peur que quand je rentrais, je faisais les courses toute seule. Je me lavais les mains plus de dix fois dans la journée. On a quand même eu quelque chose. Je désinfectais tout quand je rentrais. J’ouvrais les sachets. Mon mari les prenait avec les mains propres, et tout. En fin de compte, on a quand même chopé quelque chose.
Journaliste : Vous avez directement chopé quelque chose ?
Isabelle : Les tests nasaux étaient négatifs. Moi, j’ai été hospitalisée. Ils m’ont refait le test nasal, puis sanguin. C’était négatif, mais au scanner c’était positif.
Journaliste : Vous étiez une fausse négative alors ?
Isabelle : Peut-être oui. Mon mari est diabétique, il montrait tous les signes… Puis, en fin de compte, il en avait le moins.
Journaliste : Tant mieux pour lui quelque part.
Isabelle : Oui.
Journaliste : Pour vous, ça a duré combien de temps votre hospitalisation ?
Isabelle : Une huitaine de jours.
Journaliste : Vous êtes ressortie comment ? Pas trop mal physiquement ?
Isabelle : Je n’avais pas tous les symptômes qu’ils disaient : la perte de goût, etc. Je ne les avais pas. On avait juste des problèmes respiratoires.
Journaliste : Et aujourd’hui, vous avez retrouvé votre souffle normal ?
Isabelle : Si je force un peu, je le sens encore.
Journaliste : Ce virus est une vraie cochonnerie, hein !
Isabelle : Une vraie cochonnerie, oui. C’est pour cela qu’on reste à la maison. On fait avec. On suit le protocole comme il faut. On n’a pas le choix de toute façon.
Journaliste : Avec ses 77 ans et ses différentes pathologies à côté dont vous me parliez, votre mari fait partie des personnes prioritaires pour se faire vacciner. Est-ce que vous allez vous faire vacciner ?
Isabelle : La question est là. Ça dépend des risques, parce qu’ils ne parlent pas tellement des risques avec ce vaccin.
Journaliste : Et cela vous inquiète ?
Isabelle : Oui.
Journaliste : Du coup, vous ne savez pas encore aujourd’hui si vous allez le faire ou pas.
Isabelle : Moi personnellement, je ne le prends pas. Lui, il ne sait pas non plus. Tout le monde dit qu’il faut qu’il le prenne. Mais bon, il ne prend pas déjà le vaccin pour la grippe. La seule chose qu’il a pris, c’est le vaccin pour la pneumonie.
Journaliste : Comment est-ce que vous avez réussi et continué à échanger avec vos proches du fait que vous êtes obligés de rester chez vous ?
Isabelle : Par téléphone, par message… Après, ils travaillent. J’ai une fille qui est en Charente-Maritime. J’ai le fils qui vient souvent parce qu’il habite dans le même patelin. J’ai une fille qui habite un peu plus loin. Mais bon, on ne se voit pas beaucoup non plus. Ils ne viennent pas. Ma fille a déjà des horaires décalés. Elle travaille deux matins, deux midis et deux nuits. Avec les enfants, elle fait aussi qu’ils ne viennent pas trop souvent chez nous pour éviter qu’on attrape quelque chose. Elle se fait aussi du souci.
Journaliste : C’est cela qui est dur aussi pour le moral, non ?
Isabelle : Surtout les petits-enfants. C’est clair. Après, on se fait une habitude. Puis, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? On fait avec.
Journaliste : Depuis que le coronavirus est en France, est-ce que cela a changé vos habitudes ? Est-ce qu’il y a des choses que vous faisiez avant et que vous ne faites plus du tout ?
Isabelle : Oui. Quand on faisait les courses, on était à deux. J’y vais en général toute seule. Autrement, inviter des gens, fêter des anniversaires, Noël, le Nouvel an… C’est fini. Il n’y a plus de fêtes.
Journaliste : Sinon, est-ce que vous avez des hobbies, des passions dans la vie ? Peut-être des activités que vous faisiez avant et que malheureusement vous ne faites plus aujourd’hui ?
Isabelle : Oui. Moi, je fais du bricolage, du scrapbooking comme on dit.
Journaliste : Vous avez pu continuer à en faire du coup ?
Isabelle : Un petit peu. Mais, je m’occupe la journée quand même.
Journaliste : Vous vous occupez la journée comment ?
Isabelle : Je fais mon petit bricolage. Je fais le ménage. Je repasse. Je regarde la télé. Je téléphone. Je fais des jeux. On s’occupe comme on peut.
Journaliste : Quand vous faites du bricolage, vous bricolez quoi ?
Isabelle : Je fais des cartes, des cartes d’anniversaire.
Journaliste : C’est-à-dire que vous faites des cartes personnalisées, c’est cela ?
Isabelle : Voilà.
Journaliste : Isabelle, vous avez des craintes pour l’avenir (le vôtre ou celui de vos proches) en raison de la pandémie et de ses répercussions ? Je pense notamment d’un point de vue économique.
Isabelle : Des problèmes économiques, c’est sûr. Si tout devrait de nouveau fermer, je ne sais pas où est-ce qu’on va atterrir. Mon mari est à la retraite. Alors, ça va. Moi pour le moment, je suis en arrêt, parce que je me suis fait opérer d’une prothèse de pouce. J’ai fait une algodystrophie dans ma main. J’ai les doigts qui ne se ferment plus correctement. En tant que femme de ménage, c’est compliqué.
Journaliste : Malgré tout, c’est ce que j’entends dans votre voix, vous n’avez pas été épargnée par les pépins de santé. Pour autant, quand on vous écoute, je trouve que vous exprimez de la vitalité. C’est important et cela mesure aussi l’importance d’être chez soi. Vous êtes indépendants avec votre mari, chez vous, dans votre logement. Pourquoi c’est important cette indépendance chez soi ?
Isabelle : La maison, c’est la maison. Je vois ma maman qui a 92 ans. Elle est chez elle. Elle est encore à la maison toute seule.
Journaliste : Toute seule ?
Isabelle : Oui.
Journaliste : Et qui est-ce qui s’occupe d’elle ?
Isabelle : Moi et mes sœurs. On est quatre. Donc, on s’occupe d’elle les unes après les autres. Elle s’occupe toute seule. C’est juste pour faire les courses, autrement, elle est toute seule. Elle s’occupe comme elle peut. Elle regarde la télé.
Journaliste : Elle est quand même encore relativement indépendante à 92 ans alors ?
Isabelle : Oui.
Journaliste : C’est bien cela. Ça vous donne aussi plein d’espoirs pour vous du coup.
Isabelle : Oui.
Journaliste : Isabelle, chez vous, vous vous retrouvez le plus souvent dans quelle pièce ?
Isabelle : Dans le salon, la salle à manger… ça dépend. J’ai une chambre où je fais des fois du bricolage. J’ai une chambre spéciale.
Journaliste : C’est votre bureau ?
Isabelle : Oui. À peu près.
Journaliste : On est en période de vœux. Quels sont les vôtres par rapport à cette année 2021 pour vous, vos proches et puis peut-être de manière générale ?
Isabelle : De manière générale, il y a beaucoup de choses. Il faut que ça s’arrange déjà avec ce covid. C’est déjà la première chose. Que tous les proches soient en bonne santé. Mais, c’est vrai que comme ci ou comme ça la vie va continuer quand même. On espère juste que ça va être derrière nous et qu’on va pouvoir de nouveau faire des choses avec les petits enfants, fêter les anniversaires…
Journaliste : Faire la fête avec vos proches.
Isabelle : Voilà.
Journaliste : Un grand merci à Isabelle. Merci également à vous qui nous écoutez et nous suivez nombreux depuis la première saison. Si vous souhaitez réagir à cet épisode ou même témoigner prochainement comme vient de le faire à l’instant Isabelle, rendez-vous sur le site Internet et les réseaux sociaux d’Indépendance Royale. Merci encore une fois de votre fidélité. Portez-vous bien !
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Témoignages recueillis par Jean-Baptiste Vennin