"Mon Logement, Ma Vie" - Paulette, 80 ans : les retrouvailles
Dans "Mon Logement, Ma Vie", les seniors ont la parole ! Pour ce 9e épisode, nous avons décidé de prendre des nouvelles de Paulette avec laquelle j’avais déjà pris plaisir à échanger lors de la première saison de Mon logement ma vie. C’était au mois d’avril dernier, en plein confinement. Paulette a 80 ans. Elle habite avec son époux dans leur maison de Beynost, à 20 km de Lyon.
Bienvenue dans la 3e saison de Mon logement, ma Vie. Comme lors des deux précédentes, nous continuons d’aller à votre rencontre pour prendre de vos nouvelles. « Mon logement, ma Vie », c’est un podcast qui vous donne la parole, un programme à écouter sur independanceroyale.com. Disponible également sur l’ensemble des plateformes de diffusion de podcast. Pour ce 9e épisode, nous avons décidé de prendre des nouvelles de Paulette avec laquelle j’avais déjà pris plaisir à échanger lors de la première saison de Mon logement ma vie. C’était au mois d’avril dernier, en plein confinement. Paulette a 80 ans. Elle habite avec son époux dans leur maison de Beynost, à 20 km de Lyon.
Journaliste : Bonjour Paulette et merci de répondre à nouveau à mes questions. Alors la première d’entre elles : comment ça va depuis la dernière fois ? Il y a presque un an de cela maintenant ?
Paulette : ça ne va pas mal. Pas trop de soucis. Ça va.
Journaliste : Bon, comment ce sont déroulées pour vous et vos proches la fin d’années et les fêtes de fin d’année 2020 ?
Paulette : Bien tranquille. On a fait par épisode. Un coup les uns, un coup les autres parce que vu qu’on ne pouvait pas tous se réunir et qu’on est quand même une famille assez importante. Voilà, ça fait qu’on a fait, je vous disais, un coup les uns un coup les autres. Rien à voir avec les fêtes de Noël et le jour de l’an.
Journaliste : Et de manière générale, qu’est-ce que vous retiendrez de cette année 2020 avec ces 2 confinements ?
Paulette : Que ça a été une année pourrie, à tout point de vue. Mais on n’est pas les plus malheureux, c’est ce que je me dis.
Journaliste : Et d’un point de vue psychologique, comment est-ce que vous l’avez vécu cette année 2020 ?
Paulette : Dure quand même parce qu’on avait quand même l’habitude de sortir un petit peu, d’aller voir les copains, de les recevoir. On s’occupe d’associations. On fait partie de l’amicale des donneurs de sang. Mon mari fait partie des anciens combattants. Alors, on avait quand même un but, on avait quelque chose que là il n’y a plus rien. Donc, c’est quand même dur.
Journaliste : Je me souviens qu’on en avait parlé à l’époque. En raison de la surcharge des hôpitaux et de la prise en charge des patients Covid, beaucoup d’opérations avaient été reportées. Cela a été le cas avec votre hanche.
Paulette : Oui.
Journaliste : Vous avez pu vous faire opérer au final ?
Paulette : Oui, j’étais opérée au mois de juin. Mais il a fallu que je change de chirurgien parce qu’il voulait m’opérer au mois d’août ou septembre. Mais enfin, ça s’est bien passé. Ce côté-là impeccable.
Journaliste : Du coup, aujourd’hui ça va mieux. Vous courrez comme une jeune fille à nouveau ?
Paulette : Ah oui, on court comme un lapin ou presque.
Journaliste : Ça va mieux. Et sinon, tout le monde va bien dans votre famille : les enfants, les petits-enfants, les arrière-petits-enfants ?
Paulette : Tout le monde va bien. Oui, elle est née notre petite Luna, notre arrière-petite-fille. Ça y est, elle trotte comme une grande.
Journaliste : C’est bien ça. Vous arrivez à vous voir régulièrement quand même ?
Paulette : Oui, parce que j’ai la chance d’avoir mes enfants à côté. Donc, les petits-enfants avec. J’ai cette grande chance. C’est pour ça qu’on s’estime heureux.
Journaliste : Malheureusement on n’en a pas terminé avec la Covid. Au moment où on enregistre ensemble cette conversation, nous sommes toujours concernés par le couvre-feu à 18h. Pas de nouveau reconfinement pour l’instant annoncé. Qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce que vous avez des craintes vous pour cette année 2021 ? Est-ce que vous craignez finalement un 3e confinement, une 3e vague ?
Paulette : Je ne pense pas quand même, mais ce truc jusqu’à 18h ça va durer jusqu’au mois de juin au moins. Il y en a qui doivent souffrir, vraiment. Parce que ceux qui sont au boulot, ils ne peuvent même pas faire leurs courses, même pas, enfin je ne sais pas… Je ne comprends pas bien ce truc. L’hiver encore, bon, il fait nuit à 18h, ce n’est pas très gênant mais quand c’est au beau jour, à 18h il faut qu’on rentre…
Journaliste : C’est moins drôle ?
Paulette : Oui.
Journaliste : Vous avez 81 ans, c’est ça Paulette ou vous les avez pas encore ?
Paulette : 81 ans au mois de Mai.
Journaliste : Vous faites donc partie des personnes prioritaires pour se faire vacciner. Est-ce que vous vous êtes déjà vaccinée ?
Paulette : Oh non et que je ne veux pas me faire vacciner.
Journaliste : Et pourquoi ça Paulette ?
Paulette : Et pourquoi ? Parce que j’estime que à quoi ça sert de vacciner des gens comme nous, parce qu’à notre âge on est pour mourir. A quoi ça sert ? Moi, je trouve qu’il vaut mieux protéger la jeunesse parce que c’est l’avenir de notre France. C’est l’avenir ! Mais nous, on a fait notre vie. A dépenser de l’argent, des vaccins à des gens qui sont dans les maisons de retraite, qui ont 90 ans qui ne bougent plus, qui ne parlent plus. Mais à quoi ça sert ? C’est un gâchis monstre !
Journaliste : Aujourd’hui vous avez encore la femme, à 81 ans.
Paulette : Oui, mais si c’est mon jour de mourir demain ou dans 2 ans, c’est notre jour c’est tout. Ah non, pour moi le vaccin avec toutes les mafias qui a, l’autre te dit blanc, l’autre te dit noir. L’autre il faut prendre cela, l’autre il ne faut pas prendre l’autre.
Journaliste : Vous vous méfiez ?
Paulette : Ah oui, je me méfie. Si je le choppe, je mourrais. C’est que ce sera mon heure de mourir et puis c’est tout. Oh la la !
Journaliste : Heureusement, il y en a plein aussi qui le choppent et qui s’en sortent.
Paulette : Oui, heureusement. Je trouve qu’il faut protéger la jeunesse, les gens qui sont au boulot. C’est ça qu’il faut plus protéger. Nous, on a fait notre vie.
Journaliste : Et qu’est-ce qu’ils en pensent vos proches ?
Paulette : On n’en parle pas trop, parce qu’ils savent qu’on n’en a pas envie pour le moment. Peut-être que ça viendra.
Journaliste : Justement puisqu’on parle de vos proches. Il y a un an en plein confinement, vous m’aviez confié que l’absence de vos proches vous pesait. Avec les contraintes sanitaires, comment est-ce que vous vous voyez maintenant ? Est-ce que vous continuez à respecter les gestes barrières, la distanciation sociale ?
Paulette : Oui, un petit peu mais quand même quand j’ai mes enfants, c’est quand même moins strict qu’au début. Je l’avoue.
Journaliste : Oui. Il est important de se voir, quoi.
Paulette : Bah oui.
Journaliste : C’est important ça.
Paulette : On n’a pas grand-chose si en plus on ne peut pas se voir.
Journaliste : Et maintenant Paulette, vous vous déplacez pour quelles raisons ?
Paulette : Je pourrais faire une course. Je pense que ça s’arrête là. Je ne peux même pas aller voir ma famille, parce que j’ai une sœur à Marseille et un frère à Carcassonne. Mais on ne peut même pas aller les voir. Puis en plus avec ce truc sur la figure toute la journée. Je me vois mal, mais bon.
Journaliste : Vous avez du mal à le supporter le masque ?
Paulette : Ah oui, mais bon.
Journaliste : Il faut faire avec.
Paulette : Voilà.
Journaliste : Depuis que le coronavirus est en France, est-ce que ça a changé vos habitudes ? Est-ce qu’il y a des choses que vous faisiez avant et que vous ne faites plus ou plus ou moins. Est-ce que vous continuez à regarder la télé, par exemple ?
Paulette : Oui un petit peu, oui quand même.
Journaliste : Et puis la lecture, sinon ?
Paulette : Et puis la lecture, oui. Là en ce moment, je lis une nouvelle vie de Françoise Bourdin.
Journaliste : Bon, et ça vous plaît ?
Paulette : Oui, ce n’est pas mal.
Journaliste : Bon. Vous rêvez d’une nouvelle vie ?
Paulette : Oui, je rêve d’une nouvelle vie : de revenir à ma jeunesse et savoir tout ce que je sais.
Journaliste : Ce serait bien ça ?
Paulette : Ce ne serait pas mal ça.
Journaliste : Ce ne serait pas mal, c’est sûr. Quand on a eu l’occasion d’échanger ensemble la première fois Paulette, vous me disiez que votre pièce préférée restait la cuisine. Vous continuez de cuisiner ?
Paulette : Oui, toujours. Le jour où je ne cuisine plus, je suis au cimetière.
Journaliste : Et du côté de Beynost ou de la région Lyonnaise, c’est quoi votre spécialité ?
Paulette : La spécialité ici, dans le coin, c’est les quenelles, le saucisson brioché, les cardons. Il y a pas mal de trucs quand même la région.
Journaliste : Oui, c’est sûr. Vous êtes originaire du Midi, c’est ça ?
Paulette : Voilà. Je suis originaire de Carcassonne. Alors nous, c’est le cassoulet plutôt.
Journaliste : Mais c’est bien. En ce moment, c’est un bon plat d’hiver ça.
Paulette : Voilà.
Journaliste : Ça ne vous manque pas la région du Midi ? En tout cas, vous avez toujours gardé votre accent.
Paulette : Oui, j’ai toujours gardé l’accent. Non, ça ne me manque pas car une fois qu’on est parti, qu’on a fait notre vie loin de notre famille, vous savez à 80 ans notre vie c’est Benoyst. Ce n’est plus Carcassonne. On est parti, on avait 20 ans.
Journaliste : Paulette, est-ce que vous avez des craintes pour l’avenir, le vôtre ou celui de vos proches en raison de la pandémie et de ses répercussions et je pense notamment d’un point de vue économique ?
Paulette : Ah oui, je pense que les plus à plaindre, ça va être la jeunesse. Les pauvres ont les plaint. Parce qu’ils vont avoir les diplômes, tous les jeunes sont en faculté. Ça bosse et est-ce qu’ils vont avoir du travail ? Tout l’argent qu’ils ont dépensé là, il va falloir les rembourser. Ce n’est pas nous à notre âge, mais la jeunesse par contre ils en ont pour un moment. J’ai l’impression. C’est mon point de vue.
Journaliste : Ah oui, donc ça vous inquiète. C’est légitime.
Paulette : Ah oui.
Journaliste : Finalement pour vous, qu’est-ce qui reste le plus compliqué pendant cette période ?
Paulette : Moi je pense que c’est de se réunir en famille, qu’on se retrouve à 17 comme on est l’habitude. 17 et plus parce que maintenant il y a les copains et les copines des petits-enfants. Alors, je pense que c’est ça le plus.
Journaliste : A 81 ans bientôt Paulette, vous restez en tout cas en bonne santé. Vous êtes indépendante chez vous dans votre logement. Pourquoi c’est important cette indépendance chez soi ?
Paulette : Oh la la, ça vaut de l’or pourvu que ça dure jusqu’à la fin.
Journaliste : Parce que vous avez vos habitudes ?
Paulette : Ah oui. Et puis rester chez soi, c’est nous qui avons construit notre maison. On a galéré pour avoir ça. On n’a pas l’impression de partir.
Journaliste : Paulette, ce sera ma dernière question. Qu’est-ce que l’on peut vous souhaitez pour cette année 2021, pour vous, vos proches et de manière générale pour tout le monde ?
Paulette : Pour moi, la santé. J’en suis toujours là. Parce qu’avec la santé, tu fais tout. Avec la santé, tu as le travail, tu as l’argent, tu peux sortir, tu peux faire tout.
Journaliste : Et puis vous gardez la pêche.
Paulette : Et voilà.
Journaliste : Et ça c’est important.
Paulette : Oui, ça c’est important aussi. La tête, c’est le principal. C’est elle qui dirige tout, comme on dit.
Journaliste : Merci à Paulette. Que j’étais ravis de retrouver. Merci également à chacun d’entre vous, qui nous suivait depuis cette première saison de Mon logement ma vie. Si vous souhaitez réagir à cette épisode ou même témoigner prochainement comme vient de le faire Paulette, rendez-vous sur le site internet et les réseaux sociaux de l’Indépendance Royale. Merci de votre fidélité à ce programme et à très vite.
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Témoignages recueillis par Jean-Baptiste Vennin