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"Mon Logement, Ma Vie" - Victor, 74 ans

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Anastasia Wattecamps
Experte en Bien-être
Rédigé le : 05/03/21 · Modifié le : 20/03/21
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Dans "Mon Logement, Ma Vie", les seniors ont la parole ! Pour ce huitième épisode, direction de la banlieue lyonnaise. Nous allons retrouver à Saint-Priest, Victor, 74 ans, veuf, 3 enfants et plusieurs petits-enfants.

Bienvenue dans la troisième saison de « Mon logement, ma vie ». Comme lors des deux précédentes, nous continuons d’aller à votre rencontre pour prendre de vos nouvelles. « Mon logement, ma vie », c’est le podcast qui vous donne la parole. Un programme à écouter sur Independanceroyale.com, disponible également sur l’ensemble des plateformes de diffusion de podcasts. Et pour ce huitième épisode, direction de la banlieue lyonnaise. Nous allons retrouver à Saint-Priest, Victor, 74 ans, veuf, 3 enfants et plusieurs petits-enfants.

Journaliste : Bonjour Victor. Merci de répondre à mes questions. La première d’entre elles : comment se déroule pour vous ce début d’année ?

Victor : Vous savez. Je suis comme beaucoup de monde. On écoute. Je ne sais pas s’ils veulent nous faire peur ou quoi, je n’en sais rien. Je ne peux pas vous dire. Je n’arrive pas à cibler, parce que vous les entendez : un coup ça va, un coup ça ne va pas. Un coup, il n’y en a pas assez. Un coup, il y en a trop. Pour moi, on dirait qu’ils veulent faire peur aux gens. Ou alors, c’est une idée que je me fais, mais bon vu comment ils annoncent tout ça.

Journaliste : Est-ce que vous craignez un nouveau confinement ?

Victor : Non. Parce que j’ai tout. Là où ça me fait plus de peine, c’est pour tous les jeunes, ceux qui travaillent. Ça me peine tout ça. Pour faire le sport, bon ils vont à l’école mais bon il n’y a rien de concret. C’est malheureux.

Journaliste : Vous vivez bien le couvre-feu à 18h.

Victor : Oui. Je suis pour : le couvre-feu, le masque et tout.

Journaliste : Comment est-ce que vos journées sont organisées maintenant ? A quoi ressemble une journée type pour vous ?

Victor : Le matin, on traine un peu au lit. Après, il y a le déjeuner, la toilette. Après, je fais un peu le ménage. Après, je prépare le repas et tout. L’après-midi, je fais une petite sieste. S’il ne pleut pas, je fais un grand tour autour de chez moi. Cela fait une ½ heure ou ¾ d’heure pour dégourdir les jambes. Vers 5h30, je suis à la maison. Après, je regarde la télé. Heureusement que je fais l’informatique. J’aime bien faire du montage photo, de la retouche photo. Ça me prend du temps. Ça m’occupe bien.

Journaliste : De la retouche photo, vous faites quoi exactement ?

Victor : Par exemple, je prends un paysage. J’ai 7 petits-enfants, je mets dans ce paysage 2 ou 3 de mes petits-enfants. Je prends, par exemple, la Tour Eiffel à Paris et je mets 2 ou 3 petits-enfants dedans. Et je leur dis : vous avez été à Paris et tout. Je fais aussi un montage de toutes les photos de l’année : les anniversaires et tout. Tout en faisant attention qu’on ne soit pas nombreux, pour ces photos, je fais un montage et je fais un film. Je mets de la musique et je mets tout sur un CD. Puis, j’en donne un à mes 3 enfants. Comme ça, ils ont tous les évènements de l’année : anniversaires, Noël... Il y a les photos et la musique et tout.

Journaliste : C’est très sympa. Comment s’est déroulée pour vous et vos proches la fin d’année, notamment les fêtes de fin d’année ?

Victor : J’ai ma sœur qui n’habite pas loin. On a été chez un de ses enfants. Ils sont quatre. Puis, j’ai mon fils, le dernier, qui est venu avec son petit. On était une dizaine. Mais, c’est une grande salle. Le soir du réveillon, on était chacun chez soi. Déjà, il y a le couvre-feu et tout.

Journaliste : C’est vrai que vous êtes seul aujourd’hui. D’une manière générale, comment s’est déroulée pour vous l’année 2020 avec ses deux confinements ?

Victor : C’était dur. Comme je vous dis, c’est dur pourquoi ? Parce qu’ils nous racontent tellement de choses. Regardez, au début, les masques ne servaient à rien. Evidemment, ça ne servait à rien, parce qu’ils n’en avaient pas. Dès qu’ils en ont eu, c’est devenu obligatoire. Quand on ne mettait pas les masques, ceux qu’on faisait, ils ne sont plus bons. Evidemment, ils ont des stocks à vendre. Il faut les vendre ces masques. C’est pour moi, hein. Je le vois comme ça.

Journaliste : Du coup, est-ce qu’il y a une différence entre le premier et le second confinement ?

Victor : Lors du premier confinement, ce qui m’embêtait le plus, c’est d’avoir toujours cette attestation dans la poche pour faire même 10 ou 20 mètres. C’est ça qui m’a le plus embêté. On se croyait à la dernière guerre mondiale. On ne pouvait pas faire 5 – 10 mètres. Je n’ai jamais été arrêté, mais il y a toujours cette crainte.

Journaliste : Vous êtes dans un appartement ou dans une maison ?

Victor : Une maison.

Journaliste : Le premier confinement était peut-être plus sympa aussi.

Victor : Oui, parce que j’ai un jardin de 400 ou 500 mètres. Je pouvais naviguer autour de chez moi, aller devant ma porte où il y a la rue. Des fois, il y a des gens qui passaient. On discutait. Pour cela, je suis sûr que j’avais plus d’avantages que les gens qui sont en immeuble, en appartement. Il n’y a pas photo. Quand vous avez 3 ou 4 gosses et que vous êtes dans un immeuble, ça doit être très dur.

Journaliste : Sinon, tout le monde va bien dans votre famille ? Tout le monde se porte bien ?

Victor : Pour le moment, il n’y a pas un seul problème de covid.

Journaliste : Tant mieux. Vous avez 74 ans. A un an près, vous étiez une personne considérée comme prioritaire pour aller se faire vacciner. Est-ce que vous l’attendez avec impatience ?

Victor : Non. Parce que franchement, comme je vous dis, je n’ai pas confiance. Pourquoi certains vaccins sont bons, et d’autres ne le sont pas ? Qu’est-ce que c’est que ça ? Ou c’est tout bon, ou c’est tout mauvais. C’est tout.

Journaliste : Vous avez peur des effets secondaires ?

Victor : Oui. Mais enfin, pour le moment, il n’y a encore rien de prouvé. Comme je disais et je le dis tout le temps, ça fait 40 ou 50 ans qu’on parlait du Sida et tout. Ils n’ont jamais trouvé de vaccin pour le Sida. Pour le Covid, en même pas un an, ils ont trouvé ? Je trouve cela bizarre.

Journaliste : Du coup, cela ne vous inspire pas confiance ?

Victor : Non.

Journaliste : Et qu’est-ce que vos proches en pensent ?

Victor : J’ai ma sœur qui est infirmière. Pareil pour elle. Elle n’a pas confiance.

Journaliste : Du coup, pour lutter contre la maladie, vous continuez à respecter les gestes barrière, la distanciation sociale… Vous échangez comment avec vos proches ?

Victor : Par téléphone. J’ai ma sœur qui vient 2 ou 3 fois dans la semaine. Des fois, elle reste manger avec moi. Mais, on est à un mètre. On fait attention. On est précautionneux.

Journaliste : Depuis que le coronavirus est en France, est-ce que cela a changé vos habitudes ? Est-ce qu’il y a des choses que vous faisiez avant et que vous ne faites plus maintenant ou plus ou moins ?

Victor : Non. Pour moi, il n’y a rien qui a changé. Je vais faire mes courses en vitesse. Naturellement, je ne reste pas deux heures dans les rayons à tourner… C’est sûr. C’est tout.

Journaliste : Tout à l’heure, vous me parliez d’informatique notamment. Quels sont vos hobbies, vos passions ?

Victor : Depuis que j’ai perdu ma femme, je n’ai plus le même entrain. Avant, je bricolais beaucoup. J’étais un bon bricoleur : électricité, plomberie, carrelage… N’importe quoi, je bricolais beaucoup. J’ai beaucoup d’amis. Ils me disaient : « fais ceci », « fais cela »… J’étais heureux, parce que j’allais leur faire. Depuis que j’ai perdu ma femme, je n’ai plus le même entrain. Ce qui se passe aussi, c’est que quand on est tout seul, il faut faire à manger, la lessive, le ménage, l’entretien de la pelouse… ça fait quand même du travail. J’ai de quoi m’occuper.

Journaliste : Il y a un peu de télé quand même ?

Victor : Je ne suis pas trop télé, ni lecture. Je n’aime pas trop lire non plus.

Journaliste : Victor, vous avez des craintes pour l’avenir : le vôtre et celui de vos proches en raison de la pandémie et de ses répercussions ? Je pense notamment d’un point de vue économique.

Victor : Economique, oui. Parce que vous entendez de partout que telle société ferme ici et là… J’ai un petit-fils qui va avoir 18 ans au mois de juin. Il est allé trouver une école. Il voulait faire de la vente. Il fallait un patron. Mais avec le Covid, 80% des entreprises sont fermées. Ils ne cherchent pas de jeunes. Alors, il est là. Il attend. Il ne sait pas. J’ai mon fils, le dernier, qui est en télétravail chez lui. Pareil, ils vont avoir le bac. Le bac, il n’y aura même plus d’examen. C’est par rapport à ce qu’ils ont fait dans l’année. Est-ce que ça va être bien ou pas bien. Je n’en sais rien.

Journaliste : Victor, vous me disiez tout à l’heure que vous avez 74 ans. En tout cas, vous me paraissez plutôt en bonne santé. Vous êtes indépendant chez vous, dans votre logement. Pourquoi est-ce important d’être indépendant chez soi ?

Victor : Déjà, j’ai vécu 42 ans avec ma femme. On avait acheté cette maison il y a plus de 20 ans. Cela me fait des souvenirs d’elle. Il n’y a pas un moment de la journée où je ne pense pas à elle. On s’est toujours bien entendus. On n’a jamais eu de problème. Elle travaillait. Je travaillais. On était heureux. La maladie me l’a emportée malheureusement. Elle a tout fait dans cette maison : l’intérieur, tout est à son goût. C’est ça qui me retient ici. Quand vous voyez les gens qui sont dans les Ehpad, ça vaut la peau des fesses. Vous devez trouver de l’argent pour payer cela. C’est cela aussi. Vous savez. Quand vous avez 1 300€ par mois de retraite, il ne faut pas faire la fête tous les jours.

Journaliste : Chez vous, vous avez vos repères en plus.

Victor : Oui. Là, j’ai mes repères et un très bon voisinage. Cela fait plus de 50 ans qu’on se connaît. C’est comme de la famille.

Journaliste : Dans quelle pièce vous vous retrouvez le plus souvent chez vous ?

Victor : Dans mon salon où j’ai mon ordinateur.

Journaliste : Ce sera ma dernière question Victor. Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour cette année 2021 : pour vous, vos proches et puis d’une manière générale ?

Victor : Pour mes deux petits-fils. Comme je le disais tout à l’heure, il y en a un qui va avoir 18 ans et l’autre 17 ans. Qu’ils arrivent à faire quelque chose à l’école, puis par rapport à la vie professionnelle aussi. Ce qui me chagrine le plus, c’est pour ces enfants.

Merci à Victor. Merci aussi à chacun d’entre vous qui nous suivez nombreux depuis la première saison. Si vous souhaitez réagir à cet épisode, ou même témoigner prochainement comme vient de le faire Victor, rendez-vous sur le site internet et les réseaux sociaux d’Indépendance Royale. Merci de votre fidélité. Portez-vous bien. A très vite.

Retrouvez le podcast "Mon Logement, Ma Vie" par Indépendance Royale sur toutes les plateformes de podcasts :

Spotify : https://open.spotify.com/show/5B53Kt9KVbRocxyB87UJlH

Deezer : https://www.deezer.com/fr/show/1157212

Podcast Addict : https://podcast.ausha.co/mon-logement-ma-vie/

Apple podcasts : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/mon-logement-ma-vie/id1510535949

Tune in : https://tunein.com/podcasts/Health--Wellness-Podcasts/Mon-logement-ma-vie-p1320021/

Témoignages recueillis par Jean-Baptiste Vennin

Indépendance Royale
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