Nom de code : ICOPE
Vers 2050, on estime que la population des pays d’Europe et d’Amérique du Nord comptera environ 30 % de personnes âgées. En corollaire de l’augmentation de l’espérance de vie, les maladies et pathologies chroniques progresseront tout comme le nombre de personnes en perte de mobilité ou dépendantes. Comment accompagner ce vieillissement programmé en faisant acte de prévention ? L’Organisation Mondiale de la Santé soutient une méthode pour « vieillir en bonne santé ». En France, le protocole est porté par le CHU de Toulouse.
Préserver les capacités de la personne âgée, lui permettre de conserver son autonomie, de prévenir tous types de déficiences...c’est ce que promeut l’OMS en modifiant l’approche stratégique des systèmes de santé actuels basés sur la seule prise en charge de la pathologie. Dorénavant, l’objectif est de réaliser une prise en compte globale de la personne âgée dans son environnement avec ses problématiques de santé mais aussi ses souhaits de vie. Cette méthode a pour nom ICOPE (soins intégrés pour les personnes âgées) et elle s’appuie sur le numérique.
Une approche intégrée
Pour suivre l’évolution de la personne âgée, l’OMS table sur une analyse complète dans six secteurs déterminants :
- la mobilité,
- la vitalité et la nutrition,
- la vision,
- l’audition,
- le bien-être psychologique,
- la cognition.
À partir de là, l’OMS préconise des actions pour maintenir les capacités des personnes âgées le plus longtemps possible. La démarche passe par la mesure et le suivi des aptitudes des seniors via un questionnaire global, une évaluation, un plan de soins, l’élaboration d’un parcours de soins adapté et de suivi et l’implication des acteurs du médico-social, des collectivités et des aidants. Dans ce contexte, le CHU de Toulouse a été désigné comme le référent français du projet.
Un programme de santé publique
En effet, le gérontopôle de Toulouse développe la méthode en s’appuyant sur des outils numériques, l’e-santé, la médecine numérique afin de favoriser la communication entre professionnels et seniors. Principalement, deux outils connectés enregistrent les données d’évaluation et de suivi des seniors :
- ICOPE monitor, une application dédiée,
- Botfrail, un robot conversationnel.
Les deux outils sont reliés à la base de données du Gérontopôle et permettent de lancer des alertes en cas de détérioration de la santé des seniors. Les professionnels de santé peuvent ainsi réagir le plus rapidement possible.
Le but recherché est de rassembler les données de 200 000 seniors dans les prochaines années. À la suite de l’expérimentation réalisée en Occitanie, le gouvernement souhaite dupliquer l’expérience dans d’autres régions. Aujourd’hui le ministère des solidarités et de la santé avec la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM) lancent un appel à candidatures pour déployer la démarche de prévention partout en France.