Perte de la mobilité des personnes âgées : symptômes, risques et solutions
Pour la majorité de la population, rester autonome à la retraite est une volonté évidente. Pour cela, il faut pouvoir continuer à vivre à son domicile dans un environnement accessible et sans danger. Néanmoins, avec l’âge, une invalidité, un handicap, la maladie ou une fragilité peuvent aboutir à une perte de mobilité. Il devient alors plus difficile d’accomplir les actions du quotidien, voire d’accéder à toutes les pièces d’un logement.
Il est important de garder à l’esprit que la dépendance est un phénomène réversible. Elle peut être prévenue en parvenant à distinguer les signes avant-coureurs, mais aussi combattue en adoptant de bons comportements et en effectuant des installations adaptées à son domicile. Il est essentiel de comprendre les risques de la perte de mobilité pour optimiser l’accessibilité d’un logement, en n’hésitant pas à avoir recours, pour cela, aux aides disponibles pour les personnes dépendantes.
Les premiers signes de la perte de mobilité
Lorsque la perte d’autonomie d’une personne âgée peut être diagnostiquée tôt, des solutions adaptées sont plus faciles à mettre en place. La prévention de la dépendance passe avant tout par l’observation des premiers symptômes caractéristiques d’une mobilité réduite.
Fatigue et problèmes de santé
La perte de mobilité commence le plus souvent par des douleurs récurrentes aux articulations, une difficulté à se lever de son lit ou bien d’une chaise et des problèmes pour monter un escalier ou accéder à une baignoire. Il est important de réagir sans tarder lorsque de tels signes surviennent dans la vie quotidienne. La baisse de la force musculaire et du sens de l’équilibre est courante avec l’âge.
Chez 50 à 60 % des plus de 65 ans, cette diminution des facultés physiques ne pose aucun problème majeur dans la vie de tous les jours. Quand les trébuchements ou la fatigue excessive deviennent fréquents, il faut donc en tenir compte. On peut citer aussi la perte de poids involontaire et la vitesse de marche ralentie comme des signes avant-coureurs de la perte d’autonomie.
Une modification des habitudes
Des habitudes modifiées peuvent aussi être le signe d’un début de dépendance chez une personne âgée. C’est particulièrement le cas en ce qui concerne les habitudes alimentaires. Il peut s’agir d’une perte de l’appétit, de la prise de repas peu équilibrés ou d’une diminution du plaisir à cuisiner, entraînant une perte de poids visible.
L’isolement progressif, dû aux difficultés à se déplacer normalement, est un autre comportement à surveiller. Ce point est très délicat puisqu’il peut avoir des conséquences lourdes, comme la dépression.
Les cinq critères de fragilité
Les professionnels de santé mettent en avant cinq grands critères qui aident à déterminer la perte de mobilité d’une personne âgée. Il s’agit des difficultés de déplacement, de la perte de force, de la dénutrition, de la fatigue et des pertes de mémoire.
Quand un individu réunit un ou deux de ces éléments, on parle d’état préfragile. A partir de trois critères, une personne peut être considérée en état de fragilité. Cette vulnérabilité peut être combattue en maintenant une vie sociale et des activités physiques, ainsi que par la présence de l’entourage familial.
Les conséquences de la perte de mobilité des personnes âgées
La mobilité est un besoin primaire pour tout un chacun. Elle permet de réaliser les actes du quotidien de façon autonome. Quand elle est réduite, les déplacements en sont affectés et la vie des personnes âgées peut connaître des changements dommageables à plusieurs niveaux.
Des conséquences physiques et psychologiques
Le fait de ne pas traiter la réduction de la mobilité d’une personne peut donner lieu à différents problèmes. Un senior dépendant ne pourra plus effectuer par ses propres moyennes les actions essentielles dans la vie de tous les jours. Psychologiquement, cette situation peut être difficile à accepter et entraîner un découragement. En refusant les rencontres pour ne pas montrer ses capacités diminuées, la personne va avoir tendance à s’isoler peu à peu.
Les risques de chute
Une personne ayant du mal à se déplacer sera plus encline à faire des chutes. Dans 20% des cas, celles-ci demandent une intervention médicale et entraînent une perte de la mobilité plus grande encore. Ce cercle vicieux peut être brisé en bénéficiant du soutien d’un aidant à domicile (proche ou professionnel) ou en équipant correctement le logement pour faciliter les déplacements.
Il est crucial de ne pas sous-estimer les conséquences des chutes pour les personnes âgées. Sur le plan physique comme mental, il s’agit là d’un risque important qui peut être évité avec l’installation d’équipements adaptés.
Une progression de la fragilité
Des études ont démontré que la perte de mobilité est fréquemment associée à une fragilité accrue chez les personnes. Il est prouvé que conserver une condition physique suffisante pour se déplacer à sa guise exerce un effet positif en matière de santé cognitive. A l’inverse, le fait de se mouvoir avec difficulté peut provoquer une baisse d’énergie, un moral en berne et des pertes de mémoire fréquentes.
Perte d’autonomie chez les personnes âgées : quelles solutions ?
Face à l’impact de la perte de mobilité, il est recommandé de mettre en œuvre le plus tôt possible des solutions pérennes pour faciliter le quotidien. L’optimisation de l’environnement peut être financée par diverses aides pour retrouver toute sa capacité de déplacement. De plus, il existe plusieurs services de transport en cas de dépendance.
Les interventions possibles
Les seniors peuvent être aidés au moyen de solutions efficaces adaptées à leur situation. Des programmes d’exercice simples permettent de redonner de la force musculaire, prévenant ainsi le déclin physique causé par le vieillissement. Il est essentiel de prendre en charge sans tarder les déficits sensoriels (vue ou audition) avec des équipements offrant plus de confort au quotidien.
Le régime alimentaire joue également un grand rôle dans la force musculaire des personnes âgées. Des repas équilibrés contribuent pleinement à retarder ou limiter les effets de la perte d’autonomie.
L’accessibilité au domicile
L’un des points les plus importants concerne les déplacements au sein du domicile, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant. De nombreux aménagements peuvent être installés dans une maison pour redonner une mobilité normale aux seniors. Le monte-escalier est l’un des plus utiles, tout comme le fauteuil roulant électrique, une douche adaptée ou une barre de maintien dans la salle de bain.
Les aides financières
Pour répondre à ces besoins, des aides financières comme l’Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) peuvent être demandées. L'APA est dédiée aux personnes âgées de plus de 60 ans. Elle permet de financer l'adaptation du logement des personnes âgées ou une partie des frais d'hébergement dans un établissement médicalisé. Pour financer les travaux d'aménagement, il est également intéressant de s'adresser à l'Agence Nationale de l'Habitat (ANAH).
Les aides au transport
Il existe plusieurs aides pour faciliter le transport des personnes âgées, notamment le dispositif "Sortir plus" dédié aux personnes de 75 ans et plus en situation d'isolement. Il s'agit de Chèques Emploi Service Universel (CESU) que les seniors peuvent utiliser pour financer leurs déplacements accompagnés. La SNCF offre également un service d'accompagnement des personnes âgées qui ont une autonomie limitée.
Pour les personnes de plus de 60 ans, des solutions existent pour conserver leur autonomie, demeurer à leur domicile le plus longtemps possible et se déplacer. Un accès facilité aux pièces et aux escaliers est nécessaire pour favoriser son indépendance.